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 Actu : Les horlogers du passé

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ZEN
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ZEN


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MessageSujet: Actu : Les horlogers du passé   Actu : Les horlogers du passé EmptyLun 12 Avr - 22:29

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Les horlogers du passé


En 1900, des pêcheurs d’éponges repèrent une épave antique au large d’Antikythira, petite île située au sud-est de Cythère, dans le détroit séparant le Péloponnèse de la Crête. Une voie maritime très fréquentée dès la plus haute antiquité.
L’épave est riche, on y trouve des amphores ainsi que des statues de bronze et de marbre, mais surtout elle recèle un mystère. Qu’est donc cette étrange petite machine d’environ vingt-cinq centimètres de long sur quinze de large pour cinq centimètres d’épaisseur, reconstituée à partir des morceaux de bronze corrodés retrouvés dans les restes d’un coffret en bois ?
Les roues articulées que l’on aperçoit clairement, recouvertes de graduations semblables à celles du limbe d’un sextant, font penser à un astrolabe. En tout cas, les savants de l’époque s’accordent pour dater du début du premier siècle avant notre ère l’ensemble de la cargaison, y compris la « curiosité mécanique » qui sera oubliée au musée d’Athènes pendant 70 ans.



Mécaniques à rouages il y a 21 siècles

En 1971, un physicien anglais, le docteur Derek Price, soumet la relique à une désoxydation électrolytique. Cette opération met en évidence des roues dentées, des rouages et des engrenages finement découpés dans des pièces de bronze de deux millimètres d’épaisseur. Les trains d’engrenages sont mus par des roues interchangeables répondant à des critères d’usinage normalisé. Cette machine n’était donc pas unique !

Une telle maîtrise semble peu compatible avec ce que l’on croit savoir des techniques de découpe du métal à l’époque. Qui plus est, il s’agit d’un ensemble cohérent, susceptible de fonctionner, tout à fait semblable aux pièces élaborées de l’horlogerie moderne.
Une analyse aux rayons X révèle d’autres rouages et des biellettes, logiquement raccordées aux roues dentées, le tout étant susceptible d’être mû (ou remonté ?) par une intervention humaine.

Alors un astrolabe ? Cet instrument sert à déterminer la latitude en alignant son axe sur l’horizon, avant de pointer son alidade (bras articulé) vers le soleil ou l’étoile polaire. L’angle formé entre l’axe et l’alidade donne, de façon assez correcte, la hauteur solaire ou stellaire en degrés.
Il y a ensuite quelques calculs arithmétique relativement simples à faire, en utilisant des tables astronomiques déjà connues des Babyloniens. Et il n’y a plus qu’à se rapprocher du parallèle du port d’arrivée et s’y maintenir.
On faisait bien le point au sextant de la sorte, naguère, sur nos navires.

Ou bien un chronomètre de marine antique ? Un instrument indispensable pour mesurer la longitude à partir d’un méridien de base, soit 4 minutes de temps par degré, et 4 secondes par minute d’arc... Mais un instrument qui n’apparut officiellement qu’au XVIII ème siècle, et mit encore près de cent ans avant de devenir totalement fiable. On se perd en conjectures...

Le premier ordinateur mécanique ?


Cet engin aurait-il pu être une machine à calculer archaïque, à roues et engrenages ressemblant (en plus sophistiqué et en plus compact !) à celle inventée par Pascal en 1642 ?
Ou bien encore, une sorte d’ordinateur antique à superposition de roues paramétrées permettant de simuler le mouvement des astres et des planètes, semblable dans sa conception aux "computers mécaniques" des aviateurs des années 1940 à 1960 ?
Ou, pourquoi pas, tout bêtement une boîte à musique ? Héron d’Alexandrie a bien écrit un traité de construction des automates, deux siècles avant notre ère... Et il fut aussi l’inventeur d’un appareil fonctionnant avec des jetons et d’une machine à vapeur !

En vérité personne ne sait trop à quoi servait la mécanique d’Antikythira même si, dans le contexte de sa découverte, un astrolabe ou un chronomètre de marine est une idée séduisante.
Finalement, l’importance de cette « pêche » reste le fait que, normalement, eu égard aux certitudes de l’histoire officielle, un tel instrument n’aurait jamais dû se trouver là !
A moins d’admettre qu’il soit tombé, par un hasard bien extraordinaire, du pont d’un navire plus récent passant pile à la verticale d’une épave dont on ignorait alors l’existence. Hypothèse farfelue, infirmée d’ailleurs par l’état de corrosion de l’objet. Le problème est qu’il y a plus de deux mille ans, on prétend qu’il n’y avait pas de maîtres horlogers pour concevoir, assembler et régler de telles mécaniques !

La physique moderne au secours des anciens artéfacts

Et puis, la science est venue une fois de plus apporter son concours à l’histoire. En l’an 2000, l’astronome Mike Edmunds de l’Université de Cardiff proposa d’utiliser un scanner pour percer les secrets de l’étrange artéfact d’Anticythère.
Hélas aucun scanner n’étant adapté à un tel usage, notre astronome en fit construire un sur mesures en 2002. Un engin de 8 tonnes, susceptible de créer des images en 3D et des hologrammes, autour desquels se pressa la crème de la physique et de l’astronomie.

D’après Xénophon Moussas, directeur du laboratoire d’astrophysique d’Athènes : « Cette pièce est infiniment plus complexe que tous les astrolabes connus à ce jour. Le plus sophistiqué que l’on connaisse, conservé au British Museum, ne comporte que quelques engrenages. » (source « AFP », conférence de presse du 9 juin 2006). Et il ajoute : « Nous avons découvert de nouvelles inscriptions en grec, sur les pièces du mécanisme et sur des fragments de feuilles de bronze. Nous avons déchiffré 2000 lettres. Ces textes, sont à la fois un mode d’emploi de l’appareil et un traité d’astronomie, faisant référence aux étoiles. »
Quatre cadrans au moins et non trois indiquent les positions du Soleil et de la Lune, ainsi que, pour le plus petit, les phases de notre satellite et de quelques planètes. Par ailleurs, la forme des caractères, comparée à celles d’autres inscriptions de la même époque, conduit les experts à dater la pièce de la fin du IIe siècle avant notre ère...

C’est alors qu’un latiniste se souvint que Cicéron dans une relation de son voyage à Rhodes en 78 BC, rapporta avoir vu Poséidonios d’Apamée et ses disciples construire d’étranges mécaniques, encore plus compliquées que la clepsydre de Ctésibios.
Une ingénieuse horloge à eau dont l’eau en montant soulève un flotteur qui actionne lui-même une tige crantée, laquelle impulse à son tour des roues dentées de diamètres différents, sur l’axe desquelles sont fixées des aiguilles donnant l’heure, les minutes et les mois.
Une source d’étonnement énorme. Moins pour les mécaniques sophistiquées que pour la transgression d’un tabou qui voulait qu’en Grèce antique, tout homme libre méprise la technique et les activités manuelles, laissant cela aux esclaves...

Une origine encore plus ancienne ?

On peut noter au passage que l’astrolabe n’est que l’utilisation pratique d’une invention bien plus ancienne, la sphère armillaire, modeste ancêtre de nos planétariums. Officiellement inventée par Hipparque, il y a 22 siècles, cette sphère semble avoir fait la synthèse des fonctions d’appareils très antérieurs tout en les simplifiant. Ainsi la sphère armillaire comprend-elle un minimum de cinq cercles métalliques.
Quatre cercles fixes représentent l’équateur, l’écliptique, un méridien de référence, et les positions de quelques étoiles remarquables. Un cinquième cercle mobile, avec une boule symbolisant la terre au milieu, permet de représenter le mouvement apparent du ciel à toutes les latitudes. Un moyen approximatif de se situer en comparant les observations d’un lieu donné avec ce qui s’en rapproche le plus sur la sphère.
Voilà qui semblerait à peu près correspondre au niveau scientifique et technologique de l’élite du monde gréco-romain.
Une réalité assez perturbante pour ceux qui s’imaginent aujourd’hui que, sans G.P.S, on est irrémédiablement perdu !

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/les-horlogers-du-passe-73210

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Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).
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