Pinault met le feu aux marques italiennes

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Pinault met le feu aux marques italiennes

FLORENTIN COLLOMP.

Publié le 23 novembre 2006
(Le Figaro/M.Archambault)


(Le Figaro/M.Archambault).

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« PAS À vendre. » C'est ce que les dirigeants des rares belles marques de luxe encore indépendantes des grands groupes s'usent à répéter pour dégonfler les rumeurs de Bourse qui font flamber leurs cours. Ce n'est pas un secret, PPR (ex-Pinault-Printemps-Redoute), le numéro trois du secteur derrière LVMH (Vuitton, Moët...) et le suisse Richemont (Cartier, Van Cleef, Chloé...), cherche à élargir son écurie (voir ci-contre).

Dernière victime de cette chasse au trésor, l'italien Valentino Fashion Group. Ce groupe (1,7 milliard d'euros de chiffre d'affaires) possède la très glamour griffe de couture romaine Valentino, mais surtout 51 % de la marque allemande fort rentable Hugo Boss. « Il ne me semble pas qu'il y ait une volonté de la part de ma famille. Et moi, je ne vends pas, c'est certain », a cru devoir préciser mardi Matteo Marzotto, président de Valentino. Sa famille possède 14,5 % de l'entreprise, et une option sur 15 % de plus. La société vaut 2,26 milliards d'euros à la Bourse de Milan, dont 31 % détenus par le public. L'action a bondi de 47 % depuis le 1er janvier.


Celle du joaillier romain Bulgari atteint en ce moment des sommets, en hausse d'un tiers depuis la mi-juin. La rumeur a tour à tour désigné PPR et LVMH comme acheteurs potentiels. Pourtant, le PDG de Bulgari qui détient avec sa famille 52 % du capital jurait dans nos colonnes, le 29 mars, n'avoir aucune intention de vendre.


Arnault pourrait se réveiller


Les marchés sont sur le qui-vive. Le retour d'une croissance soutenue et de profits en or dans le luxe leur donnent du grain à moudre quant à la reprise d'une vague d'opérations comme à la fin des années 1990. François-Henri Pinault, président de PPR, ne fait rien pour les détromper. Depuis septembre, il répète à qui veut l'entendre qu'il recherche des cibles d'acquisitions pour se renforcer dans le luxe. Il lorgne notamment du côté de la joaillerie. Au début du mois, il remettait le feu aux poudres en déclarant au quotidien Il Sole 24 Ore : « Nous pouvons être très intéressés par des acquisitions en Italie. » Pour l'heure, il a dû se contenter de 1,96 % du fabricant de meubles Poltrona Frau (Cappellini, Cassina...) lors de son introduction en Bourse. Un investissement « pas stratégique qui n'est pas appelé à aller plus loin », selon un proche.


Problème : les belles marques à prendre ne sont pas légion. L'action Hermès a gagné plus de 40 % l'an dernier. À près de 9 milliards d'euros, elle est valorisée entre 55 % et 75 % plus cher que des valeurs comparables. Alors que la famille s'efforce d'assurer qu'elle souhaite garder le contrôle. Et les sociétés « opéables », comme Burberry ou Tiffany, ne déclenchent pas les passions.


Les choses pourraient évoluer quand des pépites comme Hermès, Chanel (estimé à plus de 10 milliards d'euros) ou Armani entrouvriront la porte à des discussions. Mais ce jour-là, Bernard Arnault, qui reste très prudent sur la question des acquisitions, ne manquerait pas de se réveiller face à son éternel rival Pinault.

http://www.lefigaro.fr/eco-entreprises/20061123.FIG000000129_pinault_met_le_feu_aux_marques_italiennes.html