- Arno a écrit:
- Dites moi, à quoi jouez vous ?
A celui qui veut la médaille pour l'ouverture du bal des faux derches ?
J'ai derrière moi 35 ans de métier dans la collection.
Je ne suis jamais allé, ni à Lille, ni dans un vide misères.
1. Je perds mon temps.
2. Je me sens vraiment mal à l'aise.
Je préfère étrangler un broc chafouin, que de saigner un pauvre type qui se gèle dans la rue.
J'ai toujours acheté en salle, ou direct sur adresse.
Et des coups ... j'en ai réalisés, et un sacré paquet, et les plus beaux en salles de ventes !
Je persiste, les vide misères, ne sont qu'un hobby pour gens "normaux" qui se fendent la gueule quand ils ont déchirés un indigent.
Faut il conclure par un : BRAVO ?
Pas faux.
Ayant pas mal d'amis marchands brocs et/ou antiquaires, je dois bien témoigner du fait qu'à l'achat auprès des partics (ceux-là même qui se gèlent les fesses sur les vide misères), ils sont d'une dureté qui fait que sincèrement, je ne les reconnais plus.
Pour eux, tous sont des "enfoirés non déclarés" pour qui les ventes sont "tous bénéfices" et qui n'ont donc "pas à la ramener".
Je n'ai jamais pu acheter très bas en connaissance de cause, étrangler un partic, jamais pu, jamais voulu, jamais eu besoin non plus il est vrai.
Mais bon tu sais les temps changent Arno.
Tout ce que tu écris est tout à fait vrai mais...
Bon il y a de nouveaux types de vide-misères qui commencent à se mettre en place.
Cela s'appelle les "ventes de quartier".
Bon c'est du déjà connu.
Sauf que là, elles ont lieu aussi dans les beaux quartiers, jusqu'à des gens qui y vont parce que "ça sera mal vul de ne pas y participer
".
Jusque dans les beaux quartiers.
Généralement quasi anonymes, pas connues sauf des voisins (par définition), avec des pros quasi absents que ce soit à la vente ou à l'achat, on a parfois de quoi halluciner.
On dirait que leur truc c'est de vendre, comme si c'était de la merde, tout ce qui chez eux a vraiment de la gueule.
Comme si il y avait un concours pour celui qui a le plus de dédain pour les plus belles pièces.
Je sais dur d'y croire...
Je n'avais aucune connaissance de ces petits déballages hors normes (à mes yeux depuis la baie et le bon coin les vide misères c'était fini).
Jusqu'à l'été de l'an dernier : une "brocante" organisée par l' "association des amis du quartier" (dans ma ville il y en a une par quartier).
Comme certains de mes voisins sont des amis, malgré la chaleur de plomb, émergeant du sommeil à 2 heures de l'après midi, je me dis que je vais aller les saluer.
En bas de l'escalier, chez moi, déjà du bordel, des trucs dans des sacs en plastoc. Je souris : ma femme et mon fils ont déjà du faire quelques allés retours.
Je traverse donc deux rues et je tombe sur celle qui est remplie de voisins devant leurs "merdes" à vendre.
Sur ma droite, dès le début de la rue, je reconnais un voisin vraiment sympa qui en train de finir son repas : la table en métal forgé laquée de blanc et ses chaises assorties voient se terminer le repas du midi.
Je discute un peu, regarde ce qu'il vend... Le plus imposant "lot" est une petite montagne de cuillères, fourchettes, couteaux qui ont une jolie tronche. Je regarde une petite cuillère, poinçon d'argent évidemment. Le temps que je me rende compte que les autres sont aussi en argent, il me dit juste que c'est 15 € si j'emporte le tout. Me disant que le jour où je sodomiserai à sec un voisin sympa n'est pas arrivé, je lui fais remarquer que son service est en argent massif. Il me dit que "ah tiens il ne savait pas", et que ce serait donc une bonne affaire pour moi. J'insiste en lui disant que l'argent cote presque 1000 € le kilo et que là devant moi il y en bien pour 2 à 3 kilos, il fait comme si il ne m'avait pas entendu et rigole juste avec ses amis avant de me dire que je "devrais faire un tour" et qu'il y a de "belles choses". Puis il me demande si ses couverts m'intéressent, et je vois à son visage que le faire passer pour un con une nouvelle fois devant ses amis cela ne le ferait pas.
Mis à part les "exposants", personne dans la rue...drôle de déballage...
J'ai un léger vertige...le fait de me lever, partir d'un seul coup dans une rue sous 36 ° en plein soleil surement. Et le coup de vosne romanée du copain n'aide pas...
Je pars à la recherche de ma petite famille, en faisant attention à ce que mes voisins vendent du coup.
Je tombe très vite sur un voisin que je ne connais pas et ne semble vouloir vendre que les jouets des gosses qui ont grandi.
Ah tiens si il y a une série de 5 tables gigognes à 20 €.
Elles détonnent les tables au milieu des jouets en plastoc, des cassettes VHS et du magnétoscope qui a la gueule ouverte.
Je lui demande pourquoi il les vends, et il me dit qu'elles sont trop légères et que l'on ne peut rien "mettre dessus".
Évidement putain qu'elles sont légères, c'était un peu l'idée qui a présidée à leur conception. quand à mettre quelque chose dessus il faut être taré vu le travail de marqueterie sur chaque plateau.
20 € la table ? Ben non, l'ensemble, évidement.
Évidement. Je regarde un peu mieux au milieu de tout son bordel et derrière une espèce de monstruosité de cuisinière géante en plastique pour gamines est caché un petit chevet à rideaux en parfait état, d'origine, les pieds intacts.
20 € aussi...
Cela fera 30 € avec les 5 tables ? Vraiment ?
Vu la baraque du voisin, les voitures que l'on voit dans le garage ouvert et dans la cour, pas de problème éthique à l'horizon
J'ai un nouveau vertige : je viens de réaliser que je ne suis qu'au tout début de la rue, au 4ième voisin d'une rue qui en compte 73.
Je vous épargne la suite, déjà pas mal si vous avez tenu aussi longtemps.
Malheureusement, il n'y avait pas de montres...
Tout çà pour dire qu'on voit vraiment de tout aujourd'hui.
Y compris des vide-misères avec des objets dignes des salles des ventes, vendus rien du tout par des vendeurs plus qu'à l'aise qui font du "lien social" sous la canicule.
Et puis il faut bien faire de la place pour l'étagère IKéa.
Mais quelle époque de tarés.
J'adore.