On ne serait pas un peu ...rétro ? Question de grégory Pons

Hook a écrit:

Enfin, les livres ne sont ils pas également un exemple de la résistance à la technologie et au progrès. On nous annonçait il y a qq années l'émergence des livres électroniques. Où sont ils ? Personne n'a réussi à se passer du contact du papier.

Merci à Hook pour l'excellent exemple du livre : c'est une analogie que je cherchais depuis longtemps sans la formuler alors qu'elle était évidente. Je vais m'en resservir souvent !

Ce qui prouve, entre autres, que la montre est bien un produit culturel et non une simple marchandise...

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AU risque de vous décevoir (pas taper ...)

Mais nos belles mécaniques d'aujourd'hui n'ont plus rien de "Fait à la Main", l'immense majorité de nos belles mécaniques sont fabriquées par des machines Numériques contrôlées et régulées par des ... Quartz ...

A part des marques comme "Richard Mille" et certaines autre très peu nombreuses (mais là les prix s'envolent), toutes les montres mécaniques d'aujourd'hui, vendues entre 1500 et 10000 euros sont fabriquées exclusivement par des machines numériques sans quasiment aucune intervention réellement manuelle ...

Ca enlève beaucoup de charme d'un coup ...

C'est pour cela que je chérie particulièrement ma Chronomaster Lune Zénith de 1997, fabriquée elle juste avant la déferlante Numérique chez Zénith, ça lui donne un petit supplément d'âme incomparable !

ZEN a écrit:

Une Omega de 100 ans précise à la seconde incite à la confiance sur les moderne même si la durée intrinséque de vie d'un calibre ETA demeure ...au mieux aléatoire

Cher Zen, je croyais que les calibres ETA, notamment le fameux 7750 étaient fiables, précis et increvables .... un mythe qui tombe ???
éclaire nous ...

Je fais de la résistance avec mes Laguiole et stylos... Evidemment pour prendre l'avion pas question mais pour entrer dans les administrations, je suis allé partout Laguiole en poche et si on avait voulu me le confisquer ...je serais reparti !
Pour les plumes, un traveler Montblanc ne fuit jamais...
Couper une cote de boeuf avec "son" couteau et par exemple à l'Auberge aveyronnaise à Paris... c'est autre chose que d'utiliser le couteau du resto sur un steak dur comme une carne. Le couteau me relie au passé et à celui qui me le fait rien que pour moi.

Quelqu'un a dit "Et le stylo plume à zizi Jeanmaire ? " ...Non parce que là ce serait excessif

pam63 a écrit:

ZEN a écrit:

Une Omega de 100 ans précise à la seconde incite à la confiance sur les moderne même si la durée intrinséque de vie d'un calibre ETA demeure ...au mieux aléatoire

Cher Zen, je croyais que les calibres ETA, notamment le fameux 7750 étaient fiables, précis et increvables .... un mythe qui tombe ???
éclaire nous ...

Le 7750 repris chez Omega en 112 ou 1164 est une perle au plan de la précision et de la fiabilit mais c'est un calibre industriel de masse...Un calibre Omega de 100 ans c'est parfois moins de quelques centaines d'exemplaires...

Citation :

Si, depuis longtemps, j'en porte une:



Titanium duratect, lunette en DLC, verre saphire, solaire, radio-contrôlée, calendrier perpétuelle jusqu'en 2100, 10bar. "Fly by wire": la couronne contrôle les aiguilles de façon électrique via les micro-switch, fini la liaison mécanique. Et le changement de l'heure se fait à la manière d'une GMT, sans affecter les autres aiguilles, etc...

Geek!

Très jolie montre!
Quelle est sa référence exacte ?

Martial

Cordiales salutations à tous, qui aimez des montres à la technique trois fois centenaire. Comme beaucoup l'ont remarqué, la survie de la montre mécanique est une vraie exception : le poste radio à lampes a très vite disparu avec l'arrivée des transistors, le disque 78 tours a laissé la place au 33 tours, puis au CD, règles à calcul et calculatrices électromécaniques ne sont plus que des objets de collection, et ainsi de suite. C'est vrai, on écrit encore avec des stylos plume, et quelques rares mordus se rasent encore au coupe-chou (plus difficile à trouver quand même qu'un stylo).
Alors pourquoi la montre mécanique a-t-elle plongé avec l'arrivée du quartz pour repartir vers des hauteurs vertigineuses (pour ce qui est du prix) depuis plus de 25 ans ?
A mon avis, pour plusieurs raisons; tout d'abord, le quartz apportait une précision infiniment supérieure, certes, mais qui avait vraiment besoin de cette précision ? Pour être juste, qui avait besoin d'être à l'heure à moins d'une minute près ? Autrement dit, le progrès apporté par le quartz était pratique, agréable, mais pas vraiment nécessaire - faisons une comparaison automobile : dans les années 50, les voitures courantes commencent à rouler facilement à plus de 150, et il devient nécessaire d'avoir un freinage efficace et endurant; or les freins à tambour de l'époque étaient certes efficaces, mais pas endurants. Le frein à disque, lui, était très endurant : il supplanta vite le tambour, au moins sur le train avant pour les voitures modestes, et sur les 4 roues pour les autres. On pourrait citer quantités d'autres domaines où il devenait réellement nécessaire de passer à une technique plus efficace.
Plus précis, plus commode, le quartz s'est quand même imposé pour le plus grand nombre. Mais il avait son revers pour les amateurs de belles choses : un module à quartz, parfaitement fiable, sûr et précis, ne doit pas coûter plus de 10 ou 20 euros, et peut-être même beaucoup moins. Inutile d'y mettre un centime de plus, à moins de vouloir une précision du dixième de seconde par an, ce qui ne sert strictement à rien. La plus belle et la plus chère des montres à quartz n'aura rien de plus à l'intérieur que celle du Monoprix à 40 euros.
Et cet intérieur se réduit à un circuit intégré de la taille d'une miette de pain, un moteur pas à pas rudimentaire et un diapason de quartz de la taille d'un poil de chat enfermé dans une capsule qui ressemble à un petit bout de fil de fer : pas de quoi s'extasier ni grimper au mur - ou alors on tombe en pâmoison devant une Casio collège qui relève des mêmes techniques.
En fait, le quartz n'a pas plus d'âme que la carte mère d'un ordinateur. A l'opposé, un simple calibre mécanique de bonne facture comporte des tas de petits engrenages qui bougent, avec des rubis qui brillent et un balancier qui bat comme un coeur : une mécanique, c'est de l'art, ça vit, et on pressent tout le travail qu'il a fallu pour concevoir, tailler, ajuster et monter tous ces minuscules rouages pour obtenir un outil qui, en fin de compte, mesure la rotation de la terre sur elle-même.
Dans un beau calibre de chrono il y a le travail attentif d'une main sûre, et donc du sentiment et de la beauté. Voilà pourquoi, à mon sens, on peut être amoureux d'une Longines gousset des années 30 ou d'une Submariner, mais pas d'un circuit imprimé. Amen (ce qui en hébreu veut dire" en vérité".

Bravo Lataille, belle prose pétrie de bon sens.

Espérons que dans l'avenir, nous ne tomberons pas amoureux d'un circuit imprimé.

Allez donc savoir ...

Tiens, un post qui renaît, mais quelle renaissance !!! Merci Lataille !!

Voilà un petit historique complet des objets techniques qui disparaissent au fil du temps, que je suis fier d'être rétro !!