Gentil avertissement : ce message est très long Bonjour à tous,
Avant toutes choses, permettez-moi de vous souhaiter une bonne année 2019 ! J’espère qu’elle sera horlogèrement réussie
De notre côté, beaucoup de choses sont en préparation pour cette nouvelle année… Je vous donnerai quelques détails vis-à-vis de point à la fin de mon message.
Ces dernières semaines ont été extrêmement chargées ; bien plus que ce que j’avais pu imaginer auparavant. Je m’étais figuré un lancement de production constitué de visites de courtoisie à nos différents fournisseurs, mais, hélas, ce ne fut pas vraiment le cas. Tout au long de notre périple, le rythme fut très soutenu, et le temps pour accomplir chacune des taches nécessaires, lui, très limité. Néanmoins, la production est désormais en route, et une livraison sans aucun retard s’annonce comme très probable. Cerise sur le gâteau, la qualité de certain des composants a pu être améliorée (et elle était, de base, déjà élevée) !
Mon récit sera chronologique plus que thématique ; devant la quantité d’information à vous transmettre, ça rendra la narration plus simple, et la lecture plus agréable.
La dernière fois que je vous avais écrit, nous sortions de chez notre fournisseur de bracelets. Nous lui avions rendu visite afin de lui confier des échantillons de peaux de saumon provenant d’une tannerie française que
@simke m’avait aidé à trouver. Nous sommes restés dans ses bureaux pendant quelques heures, car, en plus de déterminer les spécifications de ce nouveau jeu de prototypes, il fallait également régler quelques détails vis-à-vis de nos deux autres bracelets (amélioration du marquage à chaud, ajout d’un nouveau trou pour les poignets les plus fins, amélioration générale de la qualité, discussion sur les délais de livraisons, etc.). Je dois avouer que j’ai trouvé très amusant de choisir toutes les spécifications de ces nouveaux prototypes ; je me sentais comme un enfant en train de créer son propre jouet ! Le résultat ? Réponse en fin de message
Le lendemain, c’est à notre fournisseur de boîtes (emballage) que nous avons rendu visite. La montre sera fournie dans un étui de voyage en cuir bleu marine, et celui-ci sera emballé dans une boîte en carton de très (très) bonne qualité. Je vous avais d’ailleurs montré, il y a quelques temps, le motif qu’avait réalisé Liu Yuguan afin de l’orner… Il restait néanmoins beaucoup de points sur lesquels s’accorder pour cette boîte, et nous avons donc passé la matinée dans les bureaux de notre fournisseur à déterminer les dimensions exactes, la forme, le type de mousse présent à l’intérieur, le système d’ouverture, et pleins d’autres points tout aussi essentiels. L’entreprise avec laquelle nous travaillons fournit des grands noms du luxe européen (H*rm…, Ch*n*l, B**en**ag*, enfin, vous voyez le topo.…) ; vous pouvez donc être assurés que la qualité sera plus que présente.
Un samedi, je me suis rendu, avec un ami, au Mandarin Oriental afin de jeter un coup d’œil aux montres qui allaient être vendues aux enchères par Phillips à l’occasion de la Hong Kong Watch Auction : Seven. Il y avait quelques petites merveilles, telles que, entres autres, une FP Journe Résonance et une Rolex COMEX.
Mon ami est un fan de montres « OVNI », et c’est donc tout naturellement que nous avons longuement admiré les MB&F, De Bethune et Urwerk présentes. Après avoir passé quelques minutes, plantés devant le comptoir, à examiner une RJ Spacecraft, une personne m’interpelle et me demande : « Excusez-moi, mais la montre que vous portez, ce ne serait pas une Atelier Wen ? ». Dire que ma surprise était grande serait un euphémisme ; je m’empresse de répondre par la positive, et, surtout, de rapidement lâcher un : « Mais comment savez-vous ?! ». Il se trouve que cette personne est un FAMeur, et qu’il a, qui plus est, participé au Kickstarter ! Quelle coïncidence ! Je suis, à vrai dire, toujours sidéré par cette rencontre ! Ça m’a fait très plaisir de pouvoir rencontrer ce FAMeur, et j’ose espérer que l’on pourra se revoir lorsqu’il sera de retour à Hong Kong.
Les jours suivants ont été dédiés à l’organisation du périple à venir en Chine continentale. Il fallait fixer des rendez-vous, préparer certains documents, rassembler et synthétiser les divers points à discuter, régler quelques détails d’ordre administratif… Bref, un amoncellement de pleins de petites tâches qui, au final, nous a rendu très occupés.
Je pense qu’il est temps pour un intermède de photos un peu plus touristiques. Ladies and Gentlemen, le Atelier Wen Hong Kong Guide, Vol. 1 (c’est ironique) :
Dans le métro (station Admiralty)
Près de Wanchai Market
Mauvaise idée : l'alcool au travail
Une rue au hasard
La date du départ approchait à grands pas. À ce sujet, je dois dire que nous avons eu pas mal de déboires avec Opodo. Nous avions utilisé la plateforme afin de réserver certains vols (l’avions est globalement plus compétitif (hors « saison des retards ») que le train à grande vitesse en Chine), mais ceux-ci ont toujours été « en attente de confirmation ». Trois jours avant le départ, et après une heure passée au téléphone avec leur centre en Espagne, on nous annonce finalement que les prix avaient été multipliés par trois, et que nous allions recevoir un mail nous faisant part du changement « d’ici à une semaine » (je rappelle que nous partions dans trois jours). Bref, pas extraordinaire.
La première ville de notre itinéraire était Shenzhen, accompagnée de sa soeur Dongguan. Pour nous y rendre, nous avons emprunté la nouvelle ligne de TGV partant de Kowloon Ouest. Auparavant, il fallait prendre le MTR (métro) jusqu’au terminus de Lo Wu, passer la frontière à pied, et prendre le métro de Shenzhen à partir de la station de Luo Hu, ce qui, de bout en bout, pouvait prendre près de trois heures. Désormais, grâce à cette nouvelle ligne de TGV, il est possible de rejoindre Futian (un des autres checkpoints pour entrer à Shenzhen) en à peine 15 minutes (plus 30 minutes pour passer la frontière à la gare de Kowloon Ouest) ! Ce qui est impressionnant également, c’est que l’intégralité de cette ligne de train est souterraine.
Dernière vue sur HK avant de se diriger vers le quai
Une fois arrivés, il ne fallait pas trainer car nous avions rendez-vous à 11h avec notre fournisseur de boîtes. Celui-ci est situé dans une des extrémités de Dongguan, à une heure ou presque de Futian. Une fois arrivés sur place, une bonne surprise nous attendait : le nouveau prototype de boîtier était prêt ! Beaucoup de petites améliorations ont été mises en place : certains angles sont moins saillants, les lignes sont plus propres, la surface des cornes a été très légèrement aplatie pour améliorer le brossé, un verre avec double dôme a été installé, le poli est plus « net », etc.… Beaucoup de ces améliorations ont été possibles grâce aux retours collectés durant le « Tour de France » ; merci donc à tous les FAMeurs qui ont pris de leurs temps pour échanger avec moi et me faire part de leurs impressions.
Tout commence avec du thé...
Nous avions également reçu de notre fournisseur de couronnes des nouveaux prototypes ; ceux-ci ne correspondent pas encore au niveau de la forme (on est plutôt casse-pieds), mais ils ont un diamètre agrandi de 0.5mm. Nous avons donc décidé de monter une de ces couronnes afin de pouvoir juger de la pertinence et de l’adéquation d’une telle taille. C’est, honnêtement, beaucoup plus agréable ! À l’heure où j’écris ces lignes, un nouveau jeu de prototypes est en cours de réalisation ; celui-ci devrait être « le bon », car il s’agit tout simplement des couronnes originelles avec des dimensions augmentées.
Pour en revenir à la boîte, même si ce nouveau prototype présentait des améliorations certaines, nous ne pouvions nous empêcher de penser qu’il pourrait encore être amélioré : les lignes pourraient être plus précises et marquées, le poli encore plus net… Qu’avons-nous donc fait ? Nous avons demandé un nouveau prototype ! Je pense sincèrement que nous sommes les clients les plus difficiles que notre fournisseur ait eu… Heureusement que nous sommes amis…
Nous avions ensuite rendez-vous avec notre fournisseur de boucles, dont l’usine se trouve de l’autre côté de Dongguan. Cette dernière, est, pour ainsi dire, une ville très contrastée. Il y a beaucoup de quartiers industriels qui, franchement, n’ont pas une apparence des plus agréable, mais, de temps à autres, cette monotonie grise se trouve rompue par les campus à l’américaine des géants chinois de la technologie. Là, ça change du tout au tout : il y a des immeubles en verre modernes, de très vastes espaces verts, des pelouses sur les trottoirs, des écoles internationales…
Petit wristshot sur la route La visite chez le fournisseur de boucles a été rapide, presque utilitaire. Nous lui avons formulé les différentes améliorations à mettre en place (principalement une amélioration du brossé vertical), et après quelques minutes de discussion, il a accepté. Ce que je trouve parfois drôle en Chine, c’est que, si une personne n’a pas l’habitude de faire une tâche d’une certaine manière, elle peut vous demander une bonne dizaine de fois si on est « sûr et certain de vouloir procéder de la telle ? Mais vraiment sûr de chez sûr ? Vous ne le regretterez pas ? Car, vous savez, les choses, d’habitudes, ne se font pas comme ça. Vous êtes donc sûrs ? Vraiment ? Vous ne voulez pas un peu attendre ? Regardez, la marque XYZ fait comme-ci ! » Bon, ça part d’un bon sentiment, donc ce n’est pas désagréable. Je trouve même que ça rend nos interlocuteurs attachants !
Discussion avec le directeur de l'usine des boucles
Il fallait ensuite rentrer à Shenzhen. Pour une raison qui m’échappe encore, nous avions choisi de rester dans une banlieue nord de la ville, qui, s’il y avait un concours d’excentricité, ferait pâlir l’aéroport de « Beauvais-Paris »… Pour se réconforter, nous sommes allés manger une sorte de mini hot pot au poisson !
Miam !
Le lendemain, notre vol pour Pékin était prévu pour le début de soirée ; nous avons donc décidé de, chacun, vaquer à nos occupations respectives durant la matinée et le début d’après-midi. J’ai décidé d’aller me promener dans le quartier de Nanhai, que j’ai trouvé extrêmement moderne ! Il était ensuite l’heure d’aller à l’aéroport.
Nanhai
Le débarquement de l’avion se fait en paxbus, et nous sommes accueillis par une température de 4°C accompagnée d’une brume épaisse. Nous sommes néanmoins très excités et heureux d’être là ! Pékin a une importance particulière pour tous les deux ; nous sommes vraiment attachés à la ville. D’une certaine manière, ces conditions météorologiques peu avenantes en hiver contribuent à renforcer son charme. Il y a une impression, une atmosphère particulière à Pékin que j’aurais du mal à décrire, mais qui, à chaque fois, sans faille, me fait tomber sous le charme de la capitale chinoise.
Sur le tarmac
On file vers l’hôtel. Celui-ci fait partie des premiers établissements étrangers construis lors de l’ouverture du pays, dans les années 1980. Comme il allait fermer le 31 décembre pour une rénovation de trois ans, les prix y étaient très attractifs. Je ne peux m’empêcher de prendre quelques photos du lobby ; il est d’un charme suranné.
On se croirait à une autre époque...
À Pékin, il n’y a pas de fournisseurs à voir, mais plus des investisseurs potentiels à rencontrer. Nous avons des plans et des idées très ambitieuses pour Atelier Wen, et obtenir de l’investissement nous permettrait d’exécuter ça plus vite. Le rythme, ces jours-ci, est ainsi « poussif » ; il y a des rendez-vous tout le temps, et les nuits sont courtes afin d’améliorer notre présentation en fonction des retours reçus. Il y a quelque chose néanmoins de très exaltant, ce qui rend l’ensemble agréable.
Ça rend plutôt bien sur un poignet féminin !
Après une dernière matinée de présentations, le corps lourd de café et les yeux entourés de cernes marqués, il est temps de se déplacer à Dandong. L’aéroport local est en rénovation ; ce sera donc en train de nuit que nous nous y rendrons. On arrive avec un peu d’avance à la Gare de Pékin, ce qui nous permet de somnoler dans un café.
Le plafond de la gare est magnifique !
Et c’est parti pour 14 heures de voyage ! La cabine est surchauffée, mais, qu’importe, nous sommes tous les deux aux anges d’être finalement sur un lit. Le voyage se déroule sans encombre, et, au petit matin, nous arrivons finalement en gare de Dandong. À noter que cette dernière n’est pas la destination finale de notre train… Non, le K27 se rend jusqu’à… Pyongyang.
En approchant Dandong...
À la sortie de la gare !
Il est désormais temps de se rendre à la Dandong Watch Factory ! Au programme, deux choses principalement : placer notre commande de mouvements (et s’assurer que les standards seront en adéquation avec ce qui aurait pu être dit auparavant), et examiner de nouveaux mouvements pour nos futurs modèles. Un remaniement récent en interne a fait qu’il n’était plus certain que l’on puisse bénéficier des prix qui nous avaient été annoncées auparavant, et cela nous inquiète assez. Durant les différents moments de négociations, les directeurs ne cessent de nous rappeler que ce que nous voulons nécessite vraiment beaucoup de travail de leur côté, et que le produit que nous souhaitons obtenir n’est absolument pas standard. Il est impossible d’utiliser les SL-3006 déjà en cours de production et de les régler pour obtenir nos standards de précision ; non, il faut lancer une nouvelle « variation » du mouvement… Cela se trouve accentué par le fait que nous ne voulons pas non plus de cran « fantôme », ce qui requiert d’enlever des pièces et d’en modifier d’autres. Finalement, après deux jours de discussion, nous trouvons un terrain d’entente. Nos spécifications draconiennes seront respectées, et Dandong conçoit à un (très gentil) geste si tenté que nous fassions un petit effort financier de notre côté. Tout est désormais réglé !
Un des directeurs avait ça... Plutôt cool !
Nous visitons les différentes unités de production, mais, malheureusement, les photos sont interdites. Ce que je peux vous dire, néanmoins, c’est que les machines présentes étaient toutes plutôt haut de gamme : Starrag, Zoller, Zumbach AG Grenchen, etc. C’était également très, très propre : on se serait cru dans un hôpital.
Dans le petit musée de la manufacture... Ce tourbillon fonctionne vraiment !
Pour ce qui est des nouveaux mouvements, je ne peux malheureusement pas montrer de photos, car ceux-ci sont encore à l’état de prototype. La seule chose que je peux dire, c’est qu’il y a des choses, horlogèrement parlant, VRAIMENT très excitante en cours de préparation ! Un mouvement nous tape également dans l’œil : il s’agit d’un calibre automatique extra fin !
3.9mm d'épaisseur !
Entre toutes ces réunions, les responsables de la Dandong nous font également découvrir la ville. Malgré le froid (-12°C) et le vent glacial, c’est une expérience très intéressante. Nos hôtes ont fait preuve d’une hospitalité exemplaire à notre égard, ce que je trouve très, très louable, surtout lorsque l’on prend en compte le fait que nous ne sommes qu’un tout petit client. Merci encore !
Dîner avec les directeurs de la manufacture
Il est désormais temps de se rendre à Shanghai. Comme l’aéroport de Dandong est fermé, nous nous dirigeons (en train) vers Shenyang, qui dispose d’un aéroport ouvert.
À la gare de Shenyang !
Nous n’avons pas vraiment de rendez-vous prévus à Shanghai, mais beaucoup de petites tâches d’ordre administrative se sont accumulées, et il nous faut donc en prendre soin. On rencontre également un FAMeur !
Enfin, il est temps de retourner à Shenzhen. Au programme, des visites chez nos fournisseurs de boîtes, cadrans, surface de cadrans et chez notre assembleur, Fiyta. Comme à la Dandong, les photos sont malheureusement interdites… Néanmoins, tout se passe pour ainsi dire très bien !
Le siège de Fiyta
De retour chez notre fournisseur de boîtes, ce n’est pas un mais trois nouveaux prototypes qui nous attendent ! On peut vraiment voir qu’il a fait de très gros efforts pour nos satisfaire. Les différences entre ceux-ci sont minimes, et presque invisibles à l’œil nu. Mais, pour nous, la qualité c’est justement la somme de tous ces micro détails. On choisit le prototype le plus à droite, car c’est celui qui dispose des lignes et angles les plus propres ainsi que du poli le plus net. Vous pourrez en être certain, nous avons vraiment fait tout ce qui était dans notre possible pour vous apporter la meilleure boîte possible.
L’heure du retour à Hong Kong a sonnée. La veille du départ, on ne peut s’empêcher d’aller dans un karaoké pour célébrer le lancement de la production. Finalement, tout est bien qui finit bien.
À Hong Kong, une surprise de taille nous attend. Les nouveaux prototypes de bracelets, ainsi que ceux de la boucle nous ont été livrés ! Au déballage, on se sent vraiment comme à Noël… La qualité de ce cuir de saumon est extraordinaire ; ça n’a absolument rien à voir avec l’ancien qui, à nos yeux, désormais, ressemble à une peau de chagrin. C’est décidé, nous allons passer par cette tannerie. Je leur ai d’ailleurs envoyé nos anciens bracelets en saumon afin qu’ils puissent voir la couleur que l’on souhaite, et qu’ils puissent la reproduire.
Pour clôturer ce roman message, je tiens à vous annoncer que le design de la seconde série vient de commencer ! Et le mouvement que nous risquons d’utiliser est celui-ci :
Merci de votre soutient ! Et j'espère que post fut intéressant !
Passez une bonne soirée,
Robin.