"NORQAIN lance la montre sportive par excellence fabriquée dans un matériau révolutionnaire développé par la marque : le NORTEQ. La ligne Wild ONE comprendra quatre modèles, dont une déclinaison en édition limitée conçue avec l’ambassadeur de la faune sauvage Dean Schneider."
Evidemment, j'ai craqué
Salut à tous,
Pour apprécier la naissance de cette nouvelle collection, il sied d'évoquer en préambule deux partenariats.
1) Jean-Claude BIVER
En juin 2022, NORQAIN annonçait l'entrée de BIVER au conseil d'administration en qualité de conseiller, après plus de deux ans de collaboration informelle. Petit événement qui a fait pas mal de bruit dans les milieux intéressés.
Des différents articles et interviews, il ressort que BIVER s'est fait plaisir en challengeant la marque : ok les jeunes, vous faites de jolies montres mais des comme ça, n'importe qui peut en faire. L'idée était donc lancée de partir dans des concepts plus originaux et de commencer à innover sérieusement. Le moment a été jugé propice, la marque ayant déjà en peu de temps construit une base solide, un beau réseau de détaillants et trouvé sa clientèle.
2) Dean SCHNEIDER
En juillet 2021, la marque présentait son nouvel ambassadeur Dean SCHNEIDER.
Dean est un ancien financier zurichois qui a tout plaqué pour ouvrir une réserve pour animaux sauvages en Afrique du Sud, la Hakuna Mipaka Oasis. Il a la faculté exceptionnelle de cajoler les grands fauves comme s'il s'agissait de gentils petits doudous. Si vous ne connaissez pas, filez voir quelques vidéos sur YouTube ou Instagram c'est assez spectaculaire.
Sous l'impulsion de Dean, NORQAIN a décidé de renoncer à tout produit d'origine animale. Déjà que la marque ne faisait pas de croco et du coup, exit aussi les bracelets cuir qui ne seront plus produits. Des alternatives comme l'alcantara sont déjà apparues au catalogue et seront privilégiées à l'avenir.
Il est intéressant de noter que Dean, malgré son immense audience, n'a qu'un seul partenariat : NORQAIN.
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Les influences de SCHNEIDER et de BIVER ont convergé pour créer les Wild ONE, dont le développement a duré deux ans. En toute logique, elles appartiennent à la famille des Independence, vouée à accueillir les modèles les plus "expérimentaux".
Chose intéressante, NORQAIN précise ses fournisseurs :
"Les montres Wild ONE sont 100 % Swiss Made. De l’ensemble du processus de développement à la production de chaque composant de la montre, toutes les étapes se sont déroulées dans un périmètre géographique restreint, située entre le Jura, Bienne et Neuchâtel. Pour le développement de sa collection Wild ONE, NORQAIN s’est associé exclusivement à des fournisseurs suisses de premier plan, notamment BIWI SA pour le design, le concept et les matériaux, MRP SA pour l’assemblage du boîtier et la production des conteneurs, Montremo SA pour le cadran découpé au laser et Waeber HMS SA pour les aiguilles squelettes."
J'apprécie cette transparence qui, comme chacun sait, ne va pas de soi dans l'industrie horlogère.
La présentation de la collection :
En septembre dernier, la collection a été dévoilée lors d'un événement à Zermatt en présence d'une centaine d'invités et journalistes. Étaient présents SCHNEIDER, BIVER ainsi qu'une belle brochette d'ambassadeurs de la marque. Un show sympa a été servi au public avec musique tribale, fumigènes, etc.
Une couverture médiatique assez importante a été prévue et dans les jours qui ont suivi, la Wild ONE a fait l'objet de nombreux articles, y compris dans des journaux généralistes comme, en Suisse, le 24 Heures ou la Tribune de Genève.
La collection de base se compose de 4 déclinaisons. Deux d'entre elles sont des séries limitées, soit la gris-bordeaux (200 pièces) et l'édition Dean SCHNEIDER (500 pièces). Les deux séries limitées étaient d'ailleurs sold out en une semaine.
Suite à la présentation, j'ai rapidement décidé d'en acheter une mais je peinais à choisir laquelle. C'est donc mon jeune fils de 5 ans qui a choisi pour moi. Il semble que le Roi Lion ait pesé lourd dans la balance
L'air de rien, c'est la première fois que je laisse quelqu'un choisir une montre pour moi.
La construction du boîtier et les matériaux :
Le boîtier est un sandwich composé de 25 pièces, testé anti-chocs à 5'000 G et étanche à 200m.
Niveau dimensions : 42mm de diamètre, 12.3mm d'épaisseur, 49.4mm de corne à corne, 22mm d'entrecorne, le tout pour un poids plume de 84 grammes. C'est de loin ma montre mécanique la plus légère. La couronne est vissée et surmoulée de caoutchouc.
Au centre, une cage de titane sablé qui abrite le mouvement.
Cette cage est enveloppée dans une structure de caoutchouc qui fait fonction d'absorbeur de chocs. Dans l'édition Dean SCHNEIDER, ce caoutchouc est beige et a été mélangé avec du sable prélevée par Dean dans son Oasis.
Autour du caoutchouc, deux pièces de NORTEQ maintenues par 4 vis forment l'extérieur du boîtier. Ce matériau présente un effet marbré et se compose de fibres de carbone et d’une matrice polymère contenant 60 % de matière biosourcée (huile de ricin). Il est 6 fois plus léger que l’acier et 3,5 fois plus léger que le titane, antimagnétique, anticorrosion et présente l'avantage intéressant de pouvoir colorer les fibres de carbone, chose impossible auparavant.
Cela m'a rappelé le Breitlight, qui avait fait une belle polémique ici-même il y a quelques années. Selon moi et avec du recul, Breitling avait commis l’erreur de présenter leur composite comme extraordinaire tout en restant très évasifs sur ce que c’était exactement. Du coup, pas mal de gens avaient hurlé à l’enfumage marketing.
Avec le NORTEQ, chacun jugera à quel point le terme de révolutionnaire est justifié mais bon, au moins, on sait assez bien ce que c’est. En tous cas c’est d’aspect agréable et extrêmement léger. Si c’est aussi résistant qu’annoncé, ça restera très intéressant.
Les 4 vis qui maintiennent la cage de NORTEQ portent une petite montagne gravée et ont été taillées pour que la tête suive parfaitement la forme du boîtier, ce qui les a apparemment rendues difficiles à réaliser et très coûteuses.
Comme sur toutes les NORQAIN, le flanc du boîtier porte la plaquette personnalisable que l'on peut faire graver selon ses souhaits. J'ai fait graver mes deux précédentes acquisitions mais j'ai laissé celle-là telle quelle pour le moment. Je la ferai probablement graver ultérieurement, dès que j'aurai un beau souvenir à lui associer.
Les cadrans :
Comme toujours chez NORQAIN, les cadrans sont très recherchés.
Sur les trois premiers modèles, le cadran est découpé au laser. Il présente une déclinaison de type mandala du logo NORQAIN sur trois niveaux séparés chacun par 0,05 mm.
Sur l'édition Dean SCHNEIDER, le cadran présente un motif rappelant la fourrure d'un lion. On y voit également le logo de l'Oasis, soit un bouclier arborant une petite patte de lion et deux lances croisées. Je m'attendais à un "bête" cadran noir mais en fait, les "poils" reflètent la lumière dans tous les sens, c'est vraiment joli.
Le mouvement :
La collection est munie du NN20/1 fabriqué par KENISSI. 70h de réserve de marche, un bon mouvement certifié chronomètre et même nettement plus précis que les tolérances COSC, selon ce que j'ai pu expérimenter avec d'autres modèles. Un peu brut d'apparence, selon certains observateurs qui estiment qu'il vaudrait mieux le décorer davantage ou alors le cacher. Personnellement ça me plaît, je trouve que ce mouvement va très bien avec NORQAIN même si un poil plus de décoration n'aurait effectivement rien gâché.
Le fond :
Justement, les Wild ONE sont pourvues d'un fond saphir, comme toutes les NORQAIN. Sur la mienne, la glace du fond porte les inscriptions "HAKUNA MIPAKA" et "ONE of 500", ainsi que le logo de l'Oasis. Encerclant le fond, on lit une devise de Dean SCHNEIDER sur notre rapport aux animaux : "We need to learn to love them exactly the way they are and not the way we wish them to be!"
Je n’aime pas trop les textes ni les logos collés sur les fonds saphir, en général. Ça me fait l’effet de stickers que j’ai toujours envie de décoller. Cette fois-ci j’ai décidé de passer outre, on verra à l’usage si je vais m’y faire ou si ça va m’agacer. Au premier abord cela me convient, je trouve que les éléments sont joliment disposés pour ne pas entrer visuellement en conflit avec le dessous.
Les bracelets :
Les 4 déclinaisons sont sur des straps caoutchouc intégrés avec boucles ardillon en NORTEQ. Le mien présente un motif de fourrure similaire à celui du cadran, les trois autres un motif mesh. Très beau bracelet et très souple. Moi qui kiffe le caoutchouc, je suis servi.
Le packaging :
L'édition Dean SCHNEIDER a été livrée dans une boîte spéciale accompagnée d'une petite carte signée par Dean (photos à suivre).
En goodie, j'ai eu une casquette également signée par lui Prix:
La verte et la bleue sont à CHF 4’950, la mienne à CHF 5’250 et la bordeaux 100 de plus. Les deux éditions limitées sont donc les NORQAIN les plus chères jamais produites. Il n’y a guère qu’une NEVEREST GMT avec lunette or qui était au-delà de 5K auparavant.
Chacun jugera si ce prix lui semble à la hauteur des innovations proposées. L’argument que c’est trop cher « pour une marque inconnue », qu'on lit de temps à autre, m’énerve profondément, merci de ne pas me le sortir C’est justement le raisonnement qui fait qu’on paie trop cher pour des marques connues et qu'après, on vient se plaindre.
Ce qui est sûr, c'est qu'il y a une recherche plus conséquente derrière ces modèles et cela devait logiquement se ressentir sur l'étiquette.
A noter que 10% des revenus de l'édition Dean SCHNEIDER sont reversés à l'Oasis.
Impressions finales :
Ultra-légère, ultra-confortable, très bien faite. 42 mm est une taille qui me convient bien, je ne voudrais pas qu'elle soit plus grande même si sa légèreté aurait sans doute aisément fait oublier un ou deux millimètres de plus. Elle taille assez petit malgré ses "oreilles" qui lui donnent un peu plus d'envergure. Elle se pose très naturellement sur le poignet.
Avec de telles caractéristiques, je ne compte pas l'épargner. Elle m'accompagnera au job et dans différents sports, ce qui fera un bon test de résistance dans la durée.
Plusieurs ont soulevé la question du vieillissement de l'absorbeur de chocs en caoutchouc. La marque a répondu qu'ils le garantissaient 10 ans, qu'il était possible de le changer avant cela mais que selon leur département technique, cela ne serait pas nécessaire.
Ce sont des pièces bien particulières qui ne manquent pas de susciter des réactions fortes, dans un sens comme dans l'autre. Je me réjouis de lire les vôtres En tous cas, par rapport à la collection de base, on peut dire que la marque est sortie de sa zone de confort et du coup, moi aussi. C'est pas mal, de temps en temps
Développements futurs :
Une série limitée "Marathon de New York" (l'une des courses timekeepées par NORQAIN) a été présentée un mois après la première série et une déclinaison pour dames de l'édition Dean SCHNEIDER verra le jour très bientôt.
De ce que j'ai lu quelque part, un bracelet en NORTEQ, ou comprenant des pièces de NORTEQ, semble également au programme.
Enfin, pour le long terme, BIVER a expliqué en bilatérales qu'ils comptaient décliner leur composite en différentes variantes, dans un premier temps pour les boîtiers puis, à l'horizon 2030, intégrer ce matériau aux mouvements. Je suis curieux de voir comment ils vont faire ça. En termes de légèreté, ça risque d'être intéressant.
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Ce sera tout pour cette petite présentation, merci pour votre attention.
Quelques photos à suivre….