L'horlogerie Suisse a-t-elle perdu une bataille?

Tass2909 a écrit:

Un traitement d’horloger? Tu peux détailler un peu plus? C’est le côté esthétique ou la fiabilité qui est remis en question?

Bizarrerie sur le remontage manuel sur une ( ça "patine" comme si un "pignon" décrochait de temps à autre ).
précision très aléatoire sur une autre, variation étrangement importante d'une journée à l'autre.
et manque de précision globale sur une puisqu'une dérive de 14 secondes par jour. ( sur ma GMT, une montre pourtant à près de 2000 euros !! )
(Admettons que je suis mal tombé et qu'il ne faut pas pour autant dénigrer ces montres Japonaises sur ma seule expérience.)

Quant à l'esthétique, au début, j'ai beaucoup accroché sur mes GS en particulier.
Puis j'ai trouvé très rapidement comme une froideur industrielle, c'est difficile à expliquer, c'est un peu comme si on comparait un paysage peint par Rembrandt à une photo numérique Haute définition.

La GS est "numérique", c'est de l'ultra haute définition, on peut aimer, la preuve, j'ai aimé.. Mais on peut aussi très vite se lasser de cet aspect "industriel", ce que j'ai constaté d'ailleurs très rapidement chez d'autres personnes.

En fait, les qualités qu'on peut trouver sur les GS peuvent s'avérer être des défauts, tout dépend comme on voit les montres, la perception qu'on se fait des choses, tout cela est très subjectif. Chez moi, ces montres ne déclenchaient aucune émotion. Mais le pire était la Seiko Landmaster GMT, elle était autant raffinée qu'une tondeuse à gazon, au point que je me pinçais pour me demander comment j'ai fait pour acheter ça.

En tout cas, pour ma part, je ne regrette pas du tout mon retour sur des marques Suisses, plus subtiles et classes ( à mon sens ). Mais opposer les unes aux autres, ce sont des univers si différents que c'est comme marier la carpe et le lapin.

Arnaud.A a écrit:

Je pense que le challenge difficile sera de se tailler une bonne image sans tomber dans le panneau du marketing à la Suisse. Toute la communication que je vois pour les Etats-Unis s'appuie sur la précision, la tradition, l'histoire de la marque (sans trop en faire), le côté Japonais etc. C'est très bien, c'est ce qu'il faut ! 

D'ailleurs Joe Kirk (une référence dans le milieu GS, ancien directeur de boutique à Miami) est devenu national training manager et brand curator (curator = conservateur de musée en anglais). Il a pour tache de promouvoir et faire respecter l'esprit et la philosophie de la marque au travers de la communication, des produits, des évènements, mais aussi dans la relation de la marque avec ses passionnés etc. Et je pense que ce rôle est absolument essentiel dans le développement de la marque !

Au Japon, ils ont un club officiel lancé par la marque appelé GS9 (le 9 est symbole d'excellence chez Seiko, 9S 9F et 9R sont les références des trois types de mouvements de GS, mécanique, quartz et Spring Drive). C'est un club réservé aux résidents Japonais ayant acheté leur GS dans les boutiques premium (Seiko Boutique, Salon GS, revendeurs agréés premium - ils appellent ça Master Shop - etc).
Ils ont un magazine bi-annuel très intéressant qui parle de GS et de ce qui gravite autour avec la même approche de l'excellence (il y a toujours un article sur l'artisanat, le design, la mode, l'architecture ou les arts de la table etc), des gens qui gravitent autour (personnalités qui portent des GS), l'histoire, la technique horlogère, les nouveautés etc. C'est un truc assez simple mais très bien tourné, très bien dosé.
Ils organisent aussi régulièrement des visites des manufactures, des musées, ils font des évènements pour les membres du groupe etc.
Et puis une fois par an il y a le gros évènement Club GS9, souvent sur deux jours, où la marque sort les gros moyens pour mettre en avant le savoir-faire, l'histoire, le service etc propres à la marque.
Démonstration par des artisans (lacqueur, horloger etc), présentation des nouveautés, présentation des services du SAV avec démonstration, diagnostique sur les montres des participants, animation d'assemblage de montre à quartz pour les enfants, vente de vintage par des spécialistes, vente de neuf, conférences, pluie de goodies, édition limitée réservée aux membres du club etc.

Je pense que ce genre d'évènement peut aussi être un excellent tremplin pour que la marque fasse connaitre se qualités, sauf que chez nous il faut le faire pour ceux qui ne sont pas encore clients, évidemment...

Ah mais en France aussi il y a un club GS  
Aurais tu perdu ta carte, Arnaud?  

-Pierre- a écrit:

1) Je prend un exemple concret dans les PA, à propos de "l'image" de Seiko qui en prend un vilain coup derrière les oreilles à la revente.

Sûr que pour ce chrono (c'est lui dont on parle je suppose ?) les baisses de prix successives font mal et que la perte sera importante, mais en l'occurence je me demande si ça ne va pas trop vite, il faut laisser le temps... surtout en été!

wouah 7 pages. 

1-il est hideux pas super beau ce chrono
2-y en a des bien des deux cotés, de grosses bouses chères aussi
3-SD c'est la classe, faut le dire en quelle langue?
4-Rolex c'est la classe aussi mais y en a pas ou en or nazi 
5-Tout le monde connait Seiko, suffit de le rappeler astucieusement

bonus: t'as essayé la nouvelle collection GS elegance? c'est à tomber.

Les versions avec les cadrans laqués sont incroyables aussi, cadran avec la texture "Mont Iwate" inspiré des contreforts de la montagne qui domine le studio de production, cadran entièrement fait main par un maître laqueur, la laque est obtenue naturellement par des arbres qui poussent dans la région où sont faites les montres, les indexes, les chiffres et le logo GS sont paints à la main en saupoudrant de la poudre d'or ou de platine sur de la laque fraiche, tous les outils sont faits main par le maitre laqueur, le tout est poli à la main avec une dent de dorade. Non non, je rigole pas, c'est vraiment fait de manière traditionnelle ! 














La fameuse dent de dorade pour polir la laque 






(Credit plus9time.com)

Le polissage zaratsu a encore été amélioré pour ce nouveau design de boite. Y'aurait des milliers de choses à raconter là-dessus, mais je préfère arrêter là mon publireportage 

Tout ça pour dire qu'en terme de qualité, de finitions etc, GS n'a rien à envier à personne, y compris sur le haut de gamme et le côté "métiers d'art". Mais entre une photo sur un site internet et l'explication de tout le travail manuel qui va dans cette montre, c'est le jour et la nuit. Que ce soit ce travail manuel, ces finitions, la précision des mouvements, la philosophie du design GS, les liens avec l'histoire de la marque, c'est avec ça qu'on fait rêver les clients !

Et pour revenir à la décôte, il y a de plus en plus de modèles qui ne décôtent pas, voir qui prennent en valeur. Il y a des éditions limitées qui s'achètent aujourd'hui plus cher que le prix du neuf, c'est le cas par exemple de la Peacock.



D'autres modèles décotent très peu. J'ai vendu ma dernière GS avec 14% de décote (3100 au lieu de 3600), les gens se sont précipités pour me la racheter, en 2h c'était plié et j'avais 5 ou 6 autres acheteurs.
Cet aspect de la décote, c'est un truc très français quand même, je suis sur pas mal de groupes avec des membres des quatre coins du monde, y'a que les français qui pensent au prix de la revente quand ils achètent une montre !

Ca fait depuis les années 60 qu'il n'y a plus de discussion sur la competence des fabricants japonais.
Pire que ca, dans le cas particulier de Seiko c'était un peu mieux avant. La Captain Willard originelle pouvait être achetée par n'importe quel G.I des années 60, l'actuelle demande 5K€ pour un saphir en plus et un mouvement même pas chronometre. Je prends un cas extreme pour illustrer certes mais representatif de leur facon actuelle de faire payer cher les moindres ameliorations.
Je m'etonnes que ce Seiko recent qui veut faire payer plus, n'a jamais cherché a faire une plongeuse de la taille de la Sub, genre une mini MM. On ne peut pas leur reprocher de faire les suiveurs sur ce plan. Dommage car ca aurait été un "copiage" utile.
Il veulent augmenter les marges mais malheureusement les prestations ne suivent pas assez pour cela. C'est edifiant de constater que les Seiko actuelles les plus interessantes sont des modéles anciens (Seiko SARX045, GS 3 aiguilles, Shogun...). Une petite exception neansmoins, dans l'ocean de modèles, la new monster !

Quand son compatriote Citizen demandes plusieurs K€ vous avez une montre techniquement irreprochable. C'est chez Citizen qu'on retrouve encore ce RQP "à la japonaise".

Pour compléter le premier article de 1968, voici un article qui reprend les points essentiels soulevés par Pierre Renggli, le directeur de l'ASUAG, lors d'une interview pour "La Suisse horlogère".
Je vous conseille de faire clic droit et "Ouvrir l'image dans un nouvel onglet" pour voir l'article en plus grand.




Qu'est-ce que l'ASUAG ?
Après la crise de 1929, l'horlogerie fait face à une situation économique difficile. Pour réagir, le secteur d'activité crée l'ASUAG, une holding détenue à parts égales par les banques et l'industrie horlogère.
https://www.lepoint.fr/montres/Magazine/Le-saviez-vous/qu-est-ce-que-l-asuag-05-12-2012-2022984_3013.php

Clickeur a écrit:

[...] Je prends un cas extreme pour illustrer certes mais representatif de leur facon actuelle de faire payer cher les moindres ameliorations. [...]

Tout le monde fait ça... Y compris dans l'horlogerie suisse... A l'image de changer un insert de lunette ou autres "futilités" du genre... Et faire monter le prix en présentant cela comme une "nouveauté" (sic) !Et je ne parle même pas des marques suisses qui vendent des montres à mouvement SW à prix délirants...

J'admet que l'envolée des prix de certaines SL seiko et Grand Seiko a parfois de quoi étonner voir rebuter... Mais l'ensemble des gammes non SL ont très peu augmenté et la qualité de fabrication est semble-t-il toujours là...

Bien cordialement !

GS c’est toujours bordélique côté référence et on a toujours du mal à s’y retrouver. Cote site internet c’est  pas mieux . Par contre en rapport qualité prix /finition/ etc..... c’est quand même top !

Sacré coup de pelle  

Si les ref GS et leur site sont bordéliques, que dire des ref SG ? Et du site Omega ? Exemple parmi d'autres...