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Sujet: Re: Billet : Quand l’entrée de gamme remonte en gamme Ven 18 Aoû - 10:13
isosta a écrit:
Billet très intéressant qui, à mon avis reflète bien la réalité du marché.
Deux remarques :
Quelle est la part des "nouvelles marques" qui je pense sont en train de prendre une vraie place en entrée de gamme ?
Quid des fourchettes de prix indiquées par la fédération horlogère Suisse ? Si les choses n'ont pas changé elles sont communiquées en prix de vente HT sortie de manufacture. Ceci fait une grosse différence avec le prix de vente public TTC des différents marchés. Vu sous cet angle (si c'est bien toujours le cas) il faut au minimum multiplier les prix par 4 ou 5 pour arriver à un prix public TTC.
Isosta
Je te remercie beaucoup Isosta, je pense que tu es très bien au fait de l'évolution du marché
Difficile de quantifier la part des nouvelles marques dans l'entrée de gammes. Il faudrait compter les très nombreux Kickstarters par exemple. Clairement, il y a eu une grande vague de Kickstarters qui dure depuis des années mais si on retient les Kickstarters qui ont réussi, on ne retient pas ceux qui ont fonctionné. Et encore, parmi les micro-marques, combien d'entre elles ont connu un destin pérenne ?
Les statistiques de la FHS par nature ne concerne que les exportations de montres suisses aussi ces statistiques, si elles ont une forte valeur indicative, sont un miroir déformé de ce qu'il se passe à l'échelle mondiale, la Suisse s'étant spécialisé davantage dans le haut de gamme - spécialisation qui n'était pas historique, dans le XIXème siècle, la Suisse était davantage spécialisée dans le milieu de gamme d'ailleurs - ainsi les évolutions du secteur en Suisse n'est pas à 100% représentatif. Pour prendre un exemple, Lip en France se porte bien sur son marché et les finances semblent solides alors que pour le moment la plus grande partie de ses ventes sont réalisées dans l'entrée de gamme qui lui semble particulièrement souffrir dans les chiffres de la FHS.
Il faudrait regarder dans les détails les chiffres de la FHS mais en incluant les taxes les chiffres ne seraient pas à mon avis multipliés par 5, il faudrait intégrer la TVA et les taxes douanières. Ainsi, la Chine a des taxes d'importation de l'ordre de 30% (!!!) ce qui a poussé logiquement les clients chinois à faire du "tourisme horloger" en venant par cars entiers chez des boutiques comme Bucherer par exemple (phénomène qui s'est calmé depuis la crise covid et le renforcement des contrôles douaniers dans les aéroports chinois des touristes de retour dans leur pays). Les taxes douanières variant selon les pays ou les unions douanières de plusieurs pays, les chiffres seraient à pondérer d'autant.
La FHS a le mérite de fournir des données chiffrées. Ensuite, elle n'essaie jamais de faire polémique ou de mettre le doigt où cela fait mal car c'est une fédération dépendant des marques et de ses représentants des différentes marques, il appartient à nous d'analyser et de recouper les chiffres avec les réalités observées sur le terrain.
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Sujet: Re: Billet : Quand l’entrée de gamme remonte en gamme Ven 18 Aoû - 10:20
Raxevis Arcofin a écrit:
De fait que les marques augmentent leur prix deux fois par an ne gène plus personne...
De nombreuses marques augmentent leurs prix car elles peuvent se le permettre et surtout dans le luxe qui lui surfe sur une demande largement supérieure à l'offre - du moins pour les quelques marques qui bénéficient de ce rapport en leur faveur. Ce qui tire la demande c'est une demande mondiale, les marchés internationaux tirent cette demande sans laquelle le secteur ne se permettrait pas autant un telle progression des prix. Tant que ce rapport sera aussi déséquilibré, les tarifs augmenteront jusqu'au moment d'une crise majeure finissant par toucher le secteur horloger - ce que je ne souhaite pas non plus mais un choc économique externe violent est toujours possible.
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Sujet: Extrêmement intéressant ! J'en ai beaucoup appris ! Ven 18 Aoû - 10:28
DON a écrit:
Billet : Quand l’entrée de gamme remonte en gamme
Si vous suivez les billets sur FAM, vous pouvez constater l’évolution globale des marques. Dans de précédentes interventions, j’évoquais les chiffres des exportations horlogères suisses qui révèlent plusieurs tendances de fond : le haut de gamme tire littéralement la croissance du secteur qui afficherait des résultats inquiétants sans l’appoint du luxe. D’après la FHS, ce segment progresse ainsi de 15,6% par rapport à 2021 alors qu’en parallèle les autres segments évoluent tantôt négativement, tantôt en croissance molle.
Source : Fédération Horlogère Suisse
Ainsi, il n’est pas étonnant de voir que la bouée de secours du Swatch Group demeure Omega dont les ventes et les marges permettent au paquebot horloger de surmonter pour le moment les tempêtes. Pour autant, dire que seul Omega bénéficie des efforts du Swatch Group dans le développement de l’offre serait faux : des efforts ont été réalisés dans les autres marques du portefeuille du géant helvétique comme Tissot ou encore Mido notamment sans parler de Longines qui tente de rattraper son concurrent Tudor qui, entre-temps, est passé en une petite dizaine d’années du stade « Baby Rolex » à une marque plus respectée et à nouveau présente sur les marchés américains et européens alors qu’au début des années 2010 la marque n’était quasiment plus distribuée en dehors de la Chine avec d’ailleurs à cette époque une offre très quelconque.
Mais toutes les marques ne peuvent pas s’offrir le luxe d’une relance avec les deniers de Rolex. Si nous nous intéressons aux autres marques et dans d’autres gammes, nous voyons une évolution notable dans leurs offres. Ainsi en entrée de gamme Timex s’est relancée de manière notable avec une offre en partie renouvelée avec les modèles Q. Si la gamme de prix reste très abordable, cette marque qui semble incarner les montres à quartz sympa et très accessibles propose de nouveaux modèles automatiques dont la qualité semble s’être améliorée comme le montre vos commentaires au sujet de la Giorgio Galli
Il ne s’agit que d’un exemple. Bien plus proche de nous, nous pourrions citer Lip dont l’offre s’est mise à évoluer ces derniers temps. Ainsi, son offre quartz traditionnelle se voit remplacée progressivement par la montée de ses modèles mecaquartz mais pas uniquement. Son patron a révélé ici sur FAM le bouleversement de sa collection avec l’arrivée prochaine d’une nouvelle offre avec le retour des mouvements Franco-Suisses dans de futurs modèles visant à réoccuper un segment que la marque n’occupait plus depuis le milieu des années 70 suite à la conclusion de l’Affaire Lip. Selon les toutes dernières informations qui ont été confirmées, la marque bisontine historique va lancer très prochainement deux plongeuses équipées du G100 avec 70h de réserve de marche sans abaisser la fréquence avec des modèles dont les finitions seraient nettement plus hauts de gamme pour un peu plus de 1000 euros.
Mouvement G100 de La Joux-Perret doté de 70h de RDM avec une fréquence de 28800 alt/h : nous le retrouverons bientôt auprès de plusieurs marques montant en gamme Source : The Naked Watchmaker
Les marques japonaises ne sont pas en reste avec Citizen qui, si elle a réalisé un très beau coup avec le modèle Tsuyosa dispose d’une offre plus haut de gamme avec la Series 8 pour une assiette de prix autour de 1000 euros. Orient Star continue de même le déploiement de sa Diver 1964 pour un tarif de 1350 euros.
Le phénomène ne s’arrête pas uniquement à ces exemples de montée en gamme. Seiko a fini par suivre la stratégie de remontée en gamme qui fut dans le passé l’apanage d’une grande partie des marques suisses. Dernier exemple en date chez nos voisins helvétiques, Breitling, présent auparavant dans le moyen de gamme, a été propulsée dans le luxe avec Georges Kern qui a restructuré l’offre de la marque et qui semble porter pleinement ses fruits. Le mirage du luxe et des marges plus confortables reste toujours la grande tendance du secteur horloger traditionnel. Reste à savoir combien de marques pourront réellement en profiter car bien des marques de luxe et de haute horlogerie se révèlent être des canards boiteux pour les groupes qui les possèdent. Il n’y a et il n’y aura pas de la place pour tout le monde sous le soleil.
Pour revenir à l’entrée de gamme, les marques de ce segment sont obligées d’évoluer pour faire face à la concurrence des montres connectées. Si ces dernières viennent d’un autre secteur - l’électronique - elles apportent une nouvelle concurrence pour occuper les poignets des hommes et des femmes. Même s’il existe quelques offres plus haut de gamme, ces montres sont majoritairement en concurrence frontale avec l’entrée de gamme des montres mécaniques ou à quartz.
Il reste alors aux marques d’entrée de gamme 3 choix :
- le statut quo ou le choix suicidaire à moyen terme de ne pas évoluer - la différentiation en redynamisant l’offre pour la rendre à nouveau tendance tout en conservant le même positionnement sur les prix - le choix de la montée en gamme
La montée en gamme n’est pas sans risque car ce qui est valable dans le luxe est également valable avec le moyen de gamme : pour planter son parasol sur la plage ensoleillée, il faudra batailler pour l’espace. La grande différence avec le luxe c’est que cette dernière reste en expansion alors que le moyen de gamme croit nettement moins vite, concurrencé à sa gauche et à sa droite. Ce n’est pas tout, les évolutions de la structure de notre société influence grandement la structure de l’offre des marques. Le retour d’une société en sablier avec d’un côté un phénomène ressenti de déclassement d’une partie notable des classes moyennes impose des contraintes sur la demande qui s’oriente dès lors vers l’entrée de gamme d’un côté et de l’autre vers le luxe qui est surtout porté par le développement des CSP supérieures dans les marchés émergents sans parler du segment dits des « upper upper classes » plus communément appelés ultra-riches chez nous.
Cela peut paraître étrange : alors que le moyen de gamme connaît une évolution moins forte dans son ensemble en termes de chiffres, il semble rester des créneaux et des opportunités qui attirent de nombreuses marques. Je pense qu’au-delà des chiffres des évolutions du moyen de gamme, il faut regarder de plus près et voir les opportunités de ce marché globalement délaissé par nombre de marques suisses et qui laissent des créneaux importants aux autres acteurs. Ce n’est pas parce que ce marché peut évoluer à un seul chiffre globalement qu’il ne recèle pas d’opportunités pour ceux qui feront la différence. L’évolution de Tudor est à cet égard manifeste : un moyen de gamme solide et en développement est possible à condition d’offrir des modèles d’excellente qualité à des tarifs non pas inabordables mais suffisants pour permettre aux marques de séduire une clientèle en quête de montres au rapport qualité / prix / style élevé (ou du moins perçu comme tel par les clients) et sans l’excès d’enfumage d’une partie du luxe ayant perdu toute relation avec le réel.
Comme dans un autre secteur, il y aura deux tendances alors : les marques qui proposeront à grand renfort de marketing l’image d’un faux luxe aux prix en apparence abordables mais à la qualité se rapprochant davantage de l’entrée de gamme et de l’autre des marques qui batailleront sur le terrain de la qualité pour proposer au meilleur tarif une offre optimale avec des prix plus justes en comparaison.
La bataille du milieu de gamme ne fait que de commencer avec de nouveaux acteurs qui rentrent sur ce marché. Ne serait-ce pas là une opportunité pour un secteur qui a besoin cruellement de se renouveler et pour des clients qui veulent toujours de la qualité sans pour autant devenir des cibles de choix dans une société devenant de moins en moins sûre pour les porteurs de montres de luxe ?
En restant disponible pour échanger sur ce sujet, je vous souhaite à tous une bonne fête de l'Assomption auprès de vos proches et je vous dis à très bientôt pour un prochain billet.
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Sujet: Re: Billet : Quand l’entrée de gamme remonte en gamme Ven 18 Aoû - 10:49
Bourgui a écrit:
Merci Don, très intéressant.
Est-ce aussi parce que les nouvelles marques envahissent le marché de l’entrée de gamme avec des propositions intéressantes que les marques plus installées sont obligées de décaler leur produit? Ou c’est juste comme tu l’expliques, le décalage de gamme qui laisse le champ libre aux nouvelles marques?
Généralement, les nouvelles marques n'ont pas des coûts de structure aussi élevés que les marques établies. Des entrepreneurs motivés pour lancer une nouvelle marque s'investissent beaucoup et au début sans se donner de salaires, pour peu qu'ils aient du flair et les compétences sans parler de proposer un design qui fasse mouche auprès du public à un moment précis, ont souvent plus de réactivité par rapport à de plus grosses entités. Leur modèle est souvent la vente directe ce qui enlève la part du distributeur - désintermédiation - ce qui permet de proposer des prix qui peuvent être plus intéressants par rapport à une marque établie.
La marque établie quand elle fait partie d'un grand groupe peut disposer d'avantages comparatifs via les économies d'échelle et des prix contenus sur les mouvements quand ceux-ci viennent du groupe même : c'est le cas du Swatch Group ou de Citizen par exemple qui peuvent proposer des tarifs compétitifs avec par exemple la Tissot PRX ou la Citizen Tsuyosa. Cela leur permet de vendre une PRX automatique à 745 euros et un Tsuyosa à 299 euros, ce sont de bons prix par rapport à la concurrence.
D'un côté il y a un modèle de vente direct pur contrebalancé par le fait que ces nouvelles marques dépendent en fait des prix des fournisseurs en boitiers ou en mouvements (et se voient appliquer les tarifs des fournisseurs) et de l'autre des économies d'échelle contrebalancés par des coûts fixes d'entreprises qui ont un modèle de distribution plus classique, souvent hybride aujourd'hui avec une part de vente directe grandissante.
Ce qui est sûr c'est que l'arrivée de nouveaux entrants obligent les marques établies à réagir et là les marques peuvent faire le choix de monter en gamme car un espace se libère progressivement et aussi pour s'adapter par rapport à la pression concurrentielle accrue.
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Dernière édition par DON le Ven 18 Aoû - 11:09, édité 1 fois
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Sujet: Re: Billet : Quand l’entrée de gamme remonte en gamme Ven 18 Aoû - 11:07
ça fait toujours plaisir de te lire, encore plus quand tu complimentes Citizen, maison pour laquelle j'ai une affection toute particulière
C'est d'ailleurs pour le moment, à mon sens, une des rares maisons à augmenter la qualité réelle et perçue de son entrée de gamme sans (trop) en augmenter les tarifs.
En effet, il y a quelques années, le coeur de l'entrée de gamme Citizen reposait sur des tocantes auto sur une base 8200 pas du tout modernisée, avec un verre minéral, dont les tarifs moyens tournaient autour de 200€.
Pour ce prix là, on avait tout de même une gamme large avec des sportchics, des habillées et des plongeuses.
Il y avait bien sûr (et il y a toujours) également l'eco drive, mais pour le coup, assez peu d'inflation de ce côté là, chez une maison où le quartz solaire est un pilier, que dis-je, un fleuron, et un segment comportant des montres allant de la dizaine à la dizaine de milliers d'euros sans que ça ne pose le moindre problème.
Depuis 3-4 ans, la marque modernise ses calibres : les 8200 ont gagné un stop seconde et des variantes à 60h de rdm, les 9XXX gagnent en RDM, en précision, en anti-magnétisme, les montres gagnent des saphirs, les bracelets et boucles s'améliorent, on trouve du traitement duratect dès 500 €, du titane etc...
Bien sûr, le retour de la gamme serie 8 a contribué à tout ça, mais Citizen aujourd'hui, en auto, c'est :
- des plongeuses ISO verre saphir calibre 8204 pour 300€, aux designs descendant en droite ligne de leurs légendes challenger et fugu, - des sportchic colorées très très bien faites pour 300 € - des élégantes pour 250 € (les crystal seven) - des plongeuses anti magnétiques en titane à 700 € - des serie 8 allant de 800 à 2000 €, avec bientôt l'ajout de 3 GMT de voyage à la gamme - du très très haut de gamme avec des modèles produits au compte goutte, avec les plus hauts standards de qualité et de chronométrie que peut offrir la maison, des finitions irréprochables, équivalentes à celles souvent louées en ces lieux de GS ou Omega entre autres, un calibre made in Japan mais décoré par la filiale LJP pour un résultat des plus alléchants, tout ça pour 6500 € ou moins.
Bref, une maison présente dans tous les segments de prix de la montre auto, et qui en donne à chaque fois énormément au regard des prix pratiqués, qui sont souvent entre 15 et 30% plus faibles que chez la concurrence, à qualités équivalentes.
Je pense que tu donnes un bon point de vue sur l'évolution et l'offre actuelle du groupe Citizen.
J'observe attentivement ce que fait le groupe Citizen et surtout dans le cadre d'une stratégie globale qui me semble pertinente et qui semble résolument offensive. Pour prendre des parts de marché, le groupe a déployé une stratégie permise par le fait que c'est un groupe qui intègre verticalement les différentes étapes de la production de tous les composants d'une montre. Je pense que l'offre de Citizen était - de mon point de vue personnel - assez vieillissante auparavant et aujourd'hui on voit que le groupe a une nouvelle dynamique. Ils sont sur une bonne lancée et j'ai hâte de voir les prochaines sorties.
J'attends aussi beaucoup de leur G100 (via le Suisse La Joux-Perret) qui a l'intelligence d'offrir une compatibilité dimensionnelle avec l'ancien 2824 et d'avoir conçu ce mouvement sans pour autant faire une énième copie du mouvement d'ETA d'origine. Contrairement aux copies du 2824, il y a eu le souci d'apporter des caractéristiques plus intéressantes avec une RDM nettement supérieure ce qui en ferait un excellent mouvement qui peut en plus être "localisé" via des partenaires comme Humbert Droz en France.
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Sujet: Re: Billet : Quand l’entrée de gamme remonte en gamme Ven 18 Aoû - 20:17
Super billet @DON, intéressant et plaisant, bravo et merci ! Concernant Citizen, je suis tellement d'accord avec @ZenethaaR et toi !
D'ailleurs, je trouve qu'on échange de plus en plus au sujet de Citizen sur FAM. ZenethaaR n'est évidemment pas étranger à cela, merci à lui.
Cependant Citizen reste la plus des plus importante maison horlogère sans sous-forum dédié sur FAM (oui j'en profite pour remettre une pièce, c'est moche ? ).
ZenethaaR Membre référent
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Sujet: Re: Billet : Quand l’entrée de gamme remonte en gamme Ven 18 Aoû - 20:42
DON a écrit:
Je pense que tu donnes un bon point de vue sur l'évolution et l'offre actuelle du groupe Citizen.
J'observe attentivement ce que fait le groupe Citizen et surtout dans le cadre d'une stratégie globale qui me semble pertinente et qui semble résolument offensive. Pour prendre des parts de marché, le groupe a déployé une stratégie permise par le fait que c'est un groupe qui intègre verticalement les différentes étapes de la production de tous les composants d'une montre. Je pense que l'offre de Citizen était - de mon point de vue personnel - assez vieillissante auparavant et aujourd'hui on voit que le groupe a une nouvelle dynamique. Ils sont sur une bonne lancée et j'ai hâte de voir les prochaines sorties.
J'attends aussi beaucoup de leur G100 (via le Suisse La Joux-Perret) qui a l'intelligence d'offrir une compatibilité dimensionnelle avec l'ancien 2824 et d'avoir conçu ce mouvement sans pour autant faire une énième copie du mouvement d'ETA d'origine. Contrairement aux copies du 2824, il y a eu le souci d'apporter des caractéristiques plus intéressantes avec une RDM nettement supérieure ce qui en ferait un excellent mouvement qui peut en plus être "localisé" via des partenaires comme Humbert Droz en France.
C'est assez vrai, même si notre spectre français biaise un peu la perception, le marché japonais et asiatique ayant continuellement bénéficié de merveilles.
Comme tu le soulignes, la stratégie est désormais globale, et le groupe cherche à récupérer des parts de marché au niveau mondial, en se structurant a priori de la bonne manière.
Il suffit de voir la gamme The Citizen, initialement réservée au Japon et qui ne comportait que des modèles Eco drive. Désormais, elle est distribuée partout, et s'est vue adjoindre des modèles mécaniques pour séduire d'autres marchés.
On rajoute la série 8, qui est venue combler un vide dans le segment 1k-3k, le G100 et le L100 de LJP, la puissance de Miyota, et on sent bien que le mastodonte s'est réveillé
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Sujet: Re: Billet : Quand l’entrée de gamme remonte en gamme Ven 18 Aoû - 21:37
Je suis curieux de voir si The Citizen va continuer à élargir sa gamme : GMT, diver's, chronographe... comme l'a fait Grand Seiko.
isosta Membre référent
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Sujet: Re: Billet : Quand l’entrée de gamme remonte en gamme Sam 19 Aoû - 1:53
DON a écrit:
Il faudrait regarder dans les détails les chiffres de la FHS mais en incluant les taxes les chiffres ne seraient pas à mon avis multipliés par 5, il faudrait intégrer la TVA et les taxes douanières. Ainsi, la Chine a des taxes d'importation de l'ordre de 30% (!!!) ce qui a poussé logiquement les clients chinois à faire du "tourisme horloger" en venant par cars entiers chez des boutiques comme Bucherer par exemple (phénomène qui s'est calmé depuis la crise covid et le renforcement des contrôles douaniers dans les aéroports chinois des touristes de retour dans leur pays). Les taxes douanières variant selon les pays ou les unions douanières de plusieurs pays, les chiffres seraient à pondérer d'autant.
La FHS a le mérite de fournir des données chiffrées. Ensuite, elle n'essaie jamais de faire polémique ou de mettre le doigt où cela fait mal car c'est une fédération dépendant des marques et de ses représentants des différentes marques, il appartient à nous d'analyser et de recouper les chiffres avec les réalités observées sur le terrain.
Mon interrogation était plus de savoir si les segments de prix donnés par la FHS sont des prix de vente HT des manufactures aux détaillants ou des prix de vente HT "conseillés / estimés"
Dans le premier cas il convient d'ajouter la marge du détaillant, les taxes d'importation (variables en fonction des pays), le change et la TVA locale. Un détaillant achetant une montre 3000 FS ht chez Oméga la proposera à la vente en France au minimum à 9400 € en prix retail (3000 x2.5 x1.05x1.2)
Dans le second cas seules les taxes, le change et la TVA seraient à ajouter : 3800 €
Tu sembles donc penser que c'est le second cas qui s'applique
Isosta
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Sujet: Re: Billet : Quand l’entrée de gamme remonte en gamme Dim 20 Aoû - 2:49
isosta a écrit:
Mon interrogation était plus de savoir si les segments de prix donnés par la FHS sont des prix de vente HT des manufactures aux détaillants ou des prix de vente HT "conseillés / estimés"
Dans le premier cas il convient d'ajouter la marge du détaillant, les taxes d'importation (variables en fonction des pays), le change et la TVA locale. Un détaillant achetant une montre 3000 FS ht chez Oméga la proposera à la vente en France au minimum à 9400 € en prix retail (3000 x2.5 x1.05x1.2)
Dans le second cas seules les taxes, le change et la TVA seraient à ajouter : 3800 €
Tu sembles donc penser que c'est le second cas qui s'applique
La FHS prend comme référence les prix à l'exportation donc logiquement - sauf indication contraire de la FHS - il s'agit de l'intégralité du prix que paie l'acheteur étranger en contrepartie de la fourniture des marchandises.
FHS a écrit:
Toutes les valeurs sont exprimées en prix à l'exportation, selon les déclarations effectuées par les entreprises exportatrices.
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Sujet: Re: Billet : Quand l’entrée de gamme remonte en gamme Dim 20 Aoû - 3:01
Syl20atm a écrit:
Je suis curieux de voir si The Citizen va continuer à élargir sa gamme : GMT, diver's, chronographe... comme l'a fait Grand Seiko.
De même, je suis curieux de voir l'évolution de l'offre de The Citizen. Je pense qu'il y a une volonté de développer cette offre, j'en saurai davantage prochainement sur ce qu'il en est de cette gamme qui se situe sur le même créneau que celui de Grand Seiko.
ZenethaaR a écrit:
Comme tu le soulignes, la stratégie est désormais globale, et le groupe cherche à récupérer des parts de marché au niveau mondial, en se structurant a priori de la bonne manière.
Il suffit de voir la gamme The Citizen, initialement réservée au Japon et qui ne comportait que des modèles Eco drive. Désormais, elle est distribuée partout, et s'est vue adjoindre des modèles mécaniques pour séduire d'autres marchés.
On rajoute la série 8, qui est venue combler un vide dans le segment 1k-3k, le G100 et le L100 de LJP, la puissance de Miyota, et on sent bien que le mastodonte s'est réveillé
Citizen est sur une bonne dynamique, j'avoue qu'il y a encore quelques années mon intérêt était plus limité pour l'offre de Citizen mais le groupe semble faire beaucoup d'efforts pour leurs propres marques mais aussi pour proposer un mouvement qui semble d'excellente qualité le G100 (et aussi son mouvement chrono le L100).
Les prochains jours risquent d'être intéressants, je compte bien voir fonctionner ce nouveau mouvement
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Sujet: Re: Billet : Quand l’entrée de gamme remonte en gamme Dim 20 Aoû - 3:50
DON a écrit:
De même, je suis curieux de voir l'évolution de l'offre de The Citizen. Je pense qu'il y a une volonté de développer cette offre, j'en saurai davantage prochainement sur ce qu'il en est de cette gamme qui se situe sur le même créneau que celui de Grand Seiko.
Citizen est sur une bonne dynamique, j'avoue qu'il y a encore quelques années mon intérêt était plus limité pour l'offre de Citizen mais le groupe semble faire beaucoup d'efforts pour leurs propres marques mais aussi pour proposer un mouvement qui semble d'excellente qualité le G100 (et aussi son mouvement chrono le L100).
Les prochains jours risquent d'être intéressants, je compte bien voir fonctionner ce nouveau mouvement
Des projets d'achat ?
Quant au G100, ce calibre est AMHA une vraie performance, car il a les atouts pour redéfinir complètement les standards du calibre automatique entrée/moyen de gamme. Je pense qu'on peut lui prédire un grand avenir sans prendre trop de risques
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Sujet: Re: Billet : Quand l’entrée de gamme remonte en gamme Dim 20 Aoû - 8:02
ZenethaaR a écrit:
Des projets d'achat ?
Quant au G100, ce calibre est AMHA une vraie performance, car il a les atouts pour redéfinir complètement les standards du calibre automatique entrée/moyen de gamme. Je pense qu'on peut lui prédire un grand avenir sans prendre trop de risques
Rien que ce mois-ci, 6 tocantes ont rejoint mon humble collection, principalement du vintage dans 90% des cas. Dans le neuf, je suis un client très difficile mais oui plutôt que d’avoir une énième copie du 2824, je préférai un modèle avec le G100 car je suis d’abord curieux et après m’être habitué dans le neuf aux modèles de 70h de RDM voir même de 100h, c’est difficile de redescendre aux 38/42h.
Si ce calibre tient ses promesses, je parie que le G100 se fera rapidement un créneau dans les montres de 1000 à 3000 euros et sans problème.
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Sujet: Re: Billet : Quand l’entrée de gamme remonte en gamme Mar 17 Oct - 8:15