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Sujet: Re: Billet : Parenthèse olympique, lendemains qui (dé)chantent Mer 28 Aoû - 11:25
Pour certains il y a également cette tendance des bracelets pour homme. Une alternative qui offre la possibilité de se singulariser différemment qu'en portant une montre.
gump25000 Membre super actif
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Sujet: Re: Billet : Parenthèse olympique, lendemains qui (dé)chantent Mer 28 Aoû - 12:10
Le marché francais est loin d'etre catastrophique.
Si l'industrie horlogère suisse affiche - 0,1 % dans notre pays, nul doute qu'il est en fait positif en y ajoutant l'horlogerie des autres pays.
On a assisté à une explosion des micro marques francaises dans notre pays ces dernières années avec Akrone, Baltic, March Lab, Charlie Paris, Beau bleu, Depancel, Yema, Lip ...
Ca fait depuis bien longtemps qu'on a jamais vu autant de marque française et a contrario, c'est l'industrie suisse qui souffre dans notre pays.
Les ventes de Tissot, Hamilton, Certina voir Longine ne doivent pas etre au beau fixe par ici.
On peut ajouter aussi le retour de Citizen et des montres hommages avec idem une explosion de nouvelle marques comme Pagani, San marin ou Sugess.
H Membre super actif
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Sujet: Re: Billet : Parenthèse olympique, lendemains qui (dé)chantent Mer 28 Aoû - 13:06
Merci DON, pour ce post très pertinent ! Toujours un grand plaisir à lire !
jeanbat 31 Passionné de référence
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Sujet: Re: Billet : Parenthèse olympique, lendemains qui (dé)chantent Mer 28 Aoû - 14:20
C’est bien ce post déclenche des réactions très intéressantes sur la Macroéconomie qui sont instructives pour le gazier qui comme moi n’y pipe rien habituellement !
Merci Don
blek le roc Passionné absolu
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Sujet: Re: Billet : Parenthèse olympique, lendemains qui (dé)chantent Mer 28 Aoû - 14:41
gump25000 a écrit:
Le marché francais est loin d'etre catastrophique.
Si l'industrie horlogère suisse affiche - 0,1 % dans notre pays, nul doute qu'il est en fait positif en y ajoutant l'horlogerie des autres pays.
On a assisté à une explosion des micro marques francaises dans notre pays ces dernières années avec Akrone, Baltic, March Lab, Charlie Paris, Beau bleu, Depancel, Yema, Lip ...
Ca fait depuis bien longtemps qu'on a jamais vu autant de marque française et a contrario, c'est l'industrie suisse qui souffre dans notre pays.
Les ventes de Tissot, Hamilton, Certina voir Longine ne doivent pas etre au beau fixe par ici.
On peut ajouter aussi le retour de Citizen et des montres hommages avec idem une explosion de nouvelle marques comme Pagani, San marin ou Sugess.
Lip et Yema, je ne considèrerais pas ça comme des micro marques...
DON Modérateur
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Sujet: Re: Billet : Parenthèse olympique, lendemains qui (dé)chantent Mer 28 Aoû - 14:50
A l’instar de Mondaine, Festina, Victorinox ou encore Raymond Weil, d’autres marques d’entrée de gamme sont également prétéritées par l’entrée en vigueur depuis 2017 d’une réglementation plus sévère pour l’obtention du label «Swiss Made». Contraintes de commander davantage de composants en Suisse et donc d’augmenter leurs prix, elles ont vu leurs volumes de vente baisser de plusieurs centaines de milliers d’unités.
L'article suggérerait que Victorinox souffrirait d'une réglementation plus sévère pour garder le label "Swiss Made", label qui est à mon sens pas extrèmement contraignant et le passage de 50% à 60% n'a pas été une révolution.
Pour qu'une montre soit "Swiss Made" (j'aurais dit Chwiss Made mais je ne vais pas revenir sur ce vieux secret de polichinelle) il faut que :
- le mouvement soit suisse et qu'il soit assemblé/emboité en Suisse (avec 50 % de la valeur de tous les composants fabriqués en Suisse, hors frais de montage) - le fabricant effectue les tests finaux en Suisse - 60% des coûts de production soient générés en Suisse
Autant dire que Victorinox n'est pas un mauvais canard par rapport à d'autres marques vu qu'ils utilisent un mouvement suisse (Sellita pour les mouvements mécaniques) et que leur boitier ils le fabriquent eux-mêmes en Suisse ce qui est suffisamment rare dans cette gamme de prix pour le noter. Dans l'immense majorité des cas, si le mouvement vient de Suisse, pour les montres Swiss Made d'entrée et du moyen de gamme, le boitier ne vient pas de Suisse mais de Chine, pour une question de coûts évidemment.
raynew a écrit:
Vous oubliez un paramètre important dans vos analyses : l'explosion des fabricants chinois. Si je m'en réfère à cet article, ils fabriquent un paquet des montres actuelles (Applewatch et autre montres connectées comprises), et ils n'existaient pas dans les années 2000.
L'explosion du nombre de fournisseurs chinois n'a pas été un phénomène spontané, il y a eu une délocalisation voulue d'une bonne partie de la production des composants des montres suisses (et des autres pays) vers la Chine qui proposait des tarifs compétitifs et d'un environnement économique qui était très prometteur à l'époque. J'en parlais avec ZEN à l'époque et lui-même me disait que ce phénomène était la résultante d'une logique très court termiste pour économiser quelques fois jusqu'à quelques centimes par composant (coût unitaire). Cette logique n'a pas été le fait uniquement de l'industrie horlogère, elle s'est observée sur beaucoup de secteurs industriels. Pour autant, la Chine n'était pas vraiment une terre d'horlogerie, elle l'est devenue après 2-3 décennies de délocalisations et d'exportations des connaissances/savoir-faire par les groupes/marques elles-mêmes.
Le transfert des compétences a été réalisé depuis une belle lurette, beaucoup de fournisseurs chinois sont performants avec une organisation rodée. Aussi ces résultats ne sont pas étonnants
raynew a écrit:
Je trouve que le marché s'est quand même fortement diversifié depuis le retour en grâce de l'horlogerie. L'horlogerie est un marché hyper segmenté, parler de celui-ci dans sa globalité est une aberration selon moi.
L'horlogerie fonctionne généralement de manière duale : une "élite" (façon de parler) de marques qui surfe dans leur propre réalité et les autres marques. Dans ces autres marques, la compétition est beaucoup plus rude, les erreurs ont des conséquences beaucoup plus rapide, pour un succès comme la Citizen Tsuyosa ou la PRX de Tissot, combien de sorties font des fours ou de collections qui vivotent bon an mal an dans un océan d'offre ? On pourrait subdiviser ces autres marques entre marques issues des grands groupes et les marques indépendantes et encore, parmi les marques indépendantes, il y a les marques établies depuis des décennies et les jeunes marques. Parmis les jeunes marques, il y a de la diversité en bien et en mal aussi.
Toutefois, il est indéniable que les prix ont beaucoup évolué et à une vitesse qui a affecté la demande et de plus en plus ces dernières années.
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Dernière édition par DON le Mer 28 Aoû - 14:59, édité 1 fois
trinita Membre éminent.
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Sujet: Re: Billet : Parenthèse olympique, lendemains qui (dé)chantent Mer 28 Aoû - 14:58
gump25000 a écrit:
On a assisté à une explosion des micro marques francaises dans notre pays ces dernières années avec Akrone, Baltic, March Lab, Charlie Paris, Beau bleu, Depancel, Yema, Lip ... Ca fait depuis bien longtemps qu'on a jamais vu autant de marque française et a contrario, c'est l'industrie suisse qui souffre dans notre pays.
c'est bien la preuve que le consommateur ici ne peut plus suivre, ce dynamisme des marques inferieures à 1 voire 2 k n'est possible que parceque les gens ne peuvent plus se payer autre chose...
Y'a une grosse quinzaine les gens arrivaient ici économisaient un peu et s'offraient une speed ou autre assez facilement
D'ailleurs exercice de style vite fait de la speed hesalite vs l'application de l'inflation en france sur le tarif de 2003 ....
DON Modérateur
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Sujet: Re: Billet : Parenthèse olympique, lendemains qui (dé)chantent Mer 28 Aoû - 15:01
trinita a écrit:
c'est bien la preuve que le consommateur ici ne peut plus suivre, ce dynamisme des marques inferieures à 1 voire 2 k n'est possible que parceque les gens ne peuvent plus se payer autre chose...
Y'a une grosse quinzaine les gens arrivaient ici économisaient un peu et s'offraient une speed ou autre assez facilement
D'ailleurs exercice de style vite fait de la speed hesalite vs l'application de l'inflation en france sur le tarif de 2003 ....
Je pense que tu fais bien de le rappeler avec un exemple concret via ce graphique. La Speed d'Omega, que j'aime cela dit en passant, est une vache à lait pour la marque. Normal, le modèle n'a pas varié depuis des décennies, autant dire que tout a été longtemps amorti pour la produire et son prix en parallèle a explosé.
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misterb Animateur
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Sujet: Re: Billet : Parenthèse olympique, lendemains qui (dé)chantent Mer 28 Aoû - 15:33
Le meilleur exemple je trouve c'est JLC. Un ajustement des tarifs en plusieurs fois sur un an, c'est insupportable pour les fans de la marque si ils en restent.
Cramix Passionné absolu
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Sujet: Re: Billet : Parenthèse olympique, lendemains qui (dé)chantent Mer 28 Aoû - 15:38
DON a écrit:
L'explosion du nombre de fournisseurs chinois n'a pas été un phénomène spontané, il y a eu une délocalisation voulue d'une bonne partie de la production des composants des montres suisses (et des autres pays) vers la Chine qui proposait des tarifs compétitifs et d'un environnement économique qui était très prometteur à l'époque. J'en parlais avec ZEN à l'époque et lui-même me disait que ce phénomène était la résultante d'une logique très court termiste pour économiser quelques fois jusqu'à quelques centimes par composant (coût unitaire). Cette logique n'a pas été le fait uniquement de l'industrie horlogère, elle s'est observée sur beaucoup de secteurs industriels. Pour autant, la Chine n'était pas vraiment une terre d'horlogerie, elle l'est devenue après 2-3 décennies de délocalisations et d'exportations des connaissances/savoir-faire par les groupes/marques elles-mêmes. Le transfert des compétences a été réalisé depuis une belle lurette, beaucoup de fournisseurs chinois sont performants avec une organisation rodée. Aussi ces résultats ne sont pas étonnants
Beaucoup d'industriels ont vu la Chine comme étant la solution idéale pour produire à moindre coût. En évitant également la gestion du personnel et les aléas de production. Ils n'ont pas vu, ou ont ignoré, la capacité de la Chine à devenir un concurrent dans leur propre domaine.
Nouch30 Puits de connaissances
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Sujet: Re: Billet : Parenthèse olympique, lendemains qui (dé)chantent Mer 28 Aoû - 15:39
trinita a écrit:
pour rolex comme d'autres marques spéculatives ou les AD font la pluie et beau temps question attribution, la solution existe depuis très longtemps ailleurs,
vous commandez sur le site de la marque du pays où vous résidez, et choisissez chez quel AD celle ci vous sera livrée, l'ad empoche la marge comme si l'avait vendue tout seul...
Plus de stock, à gérer ni d'invendus de cette manière, après suffit de mettre un quota max par client et le tour est joué et cela permet d'ajuster la production avec une visibilité sur plusieurs années...
ou alors on commande chez l'AD comme une voiture chez le concessionnaire.
Au moment de la réservation, le numéro de la montre nous est attribué et on connait sa place approximative dans le ligne de production.
pour moi c'est le meilleur moyen quand la demande est supérieure à l'offre
DON Modérateur
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Sujet: Re: Billet : Parenthèse olympique, lendemains qui (dé)chantent Mer 28 Aoû - 15:39
misterb a écrit:
Que de bonnes analyses !!! Pour le prix, je pense que malheureusement, même si le rapport prix/luxe est économiquement aberrant, je pense que ces augmentations sauvages pour resegmenter des marques vers le haut (JLC) est un échec patent. Le consommateur, d'où qu'il vienne, ne doit pas être pris pour un con. Et nous sommes actuellement pris pour des gogos, que ce soit avec le swatch group et des repositionnements de marques comme BP avec des tarifs lunaires (FF 42 plus cher que la FF en 45mm, même mvt, mais 5k plus cher) ou JLC, Cartier, Chopard, AP, Omega, ... il me semble que Rolex émarge de ces égarements comme LA boite la plus sérieuse en ce moment. Augmentations douces, modèles d'entrée de gamme soignés, communication maitrisée. A part se payer une Laurent Ferrier, Journe, Dufour, Voutailinen etc... pour nous les forçats des 10-15k la montre, et bien ma considération va à Rolex, qui portant reste une marque très polarisante. Saint Laurent récemment a baissé ses prix pour la gamme sacs à mains constatant qu'il n'arrivait plus à renouveler leur clientèle. L'Horlogerie doit faire son mea culpa et revenir à la raison. Sinon il vont passer du Champagne à la San Pellegrino.
Le luxe, je dirais cela dépend des cas. Il y a du beau luxe avec de beaux produits faits dans les règles de l'art - on peut penser à Hermès par exemple - même si les prix ne sont pas du tout donnés et de l'autre un luxe aux finitions moyennes ou même passablement scandaleuses.
Je me souviens d'être passé par une FAMeuse gallerie de luxe avec des connaissances et on pouvait contempler des montres de plusieurs dizaines de milliers d'euros avec de charmants index qui décollaient... vu avec un patron d'un grand média (sans publicité) et revu avec un collègue de la modération. Certaines "grandes" marques avaient particulièrement dérivées, heureusement que ce n'était pas le cas pour toutes !
Comme le disait Antoine de Macedo, Rolex "c’est la plus abordable des marques de luxe. On l’oublie souvent". Ils ont probablement mieux géré leur stratégie de long terme que la plupart des autres marques du même segment.
Je doute sérieusement qu'il y aura des mea culpa. Quelques personnalités qui sortent de l'ordinaire le feront à posteriori mais pour le reste, cela sera silence radio et dos rond.
Laurent Ferrier, c'est un peu différent, on est dans l'ultra-luxe, les montres sont très exclusives et les prix sont en rapport mais une Laurent Ferrier en or est assez impressionnante, c'est du très beau classique avec un quelque chose qui ne les font pas passer pour des modèles justement trop classiques (au sens vu et revu). J'ai ressenti nettement la qualité au poignet par rapport à d'autres marques pour le même prix (avis personnel). Après, c'est une production de quelques petites centaines de pièces par an, l'exemple n'est probablement pas le plus représentatif du secteur.
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Sujet: Re: Billet : Parenthèse olympique, lendemains qui (dé)chantent Mer 28 Aoû - 15:43
misterb a écrit:
Le meilleur exemple je trouve c'est JLC. Un ajustement des tarifs en plusieurs fois sur un an, c'est insupportable pour les fans de la marque si ils en restent.
Eux ils ont vraiment abusé sérieusement!
Dans ma mémoire, qui peut me faire défaut, il y a une dizaine d'année une reverso "de base" c'était moins cher qu'une Rolex 3 aiguilles (ou au même niveau) .... Ce n'est plus le cas du tout
DON Modérateur
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Sujet: Re: Billet : Parenthèse olympique, lendemains qui (dé)chantent Mer 28 Aoû - 16:03
jacno1977 a écrit:
Oui ce n'est pas si grave, on reste dans l'émotion de moindre importance, espérons toutefois que les copains ont raison, que nous sommes face à une crise conjoncturelle à cause des prix excessifs ... Mais j'ai tendance à penser que la crise est plus grave, plus qu'une crise qui par vocation est passagère, je crains plutôt un déclin .... D'ailleurs un déclin perceptible dans tout le luxe, pas uniquement les montres, le fric n'est plus chic, même Richard Mille dans l'ultra luxe connait sa première année un peu difficile. De toutes façons, il n'y a pas que les prix qui contribuent à la crise, effectivement l'économie mondiale se porte moins bien, en particulier dans les pays gros consommateurs, mais il est facile de constater des changements de préférences dans les dépenses, puis ne pas négliger la saturation du marché, l'offre est trop abondante, les stocks sont durablement plein chez les marques, et même Rolex, les stocks sont à ras bord chez les particuliers, des millions de montres dans des coffres de particuliers.
Tout le monde espère dans les états-majors qu'il s'agit d'une crise passagère comme celle de 2016 (qui fut courte mais assez violente) mais quand j'ai vu la bulle du vintage éclater, quand j'ai vu la bulle autour des achats/revente de Rolex exploser, quand je vois les prix atteints, je me demande qui peut encore se faire plaisir décemment sans être un oligarque - j'exagère le trait volontairement.
Il y a un retournement de tendance, il y a une demande qui ne suit plus, il y a des stocks qui s'empilent, il y a des évolutions aussi comme le Quiet Luxury, c'est en quelque sorte une inversion de tendance par rapport aux "Années Folles de l'Horlogerie" (je mets un copyright sur cette expression ) et plus globalement du secteur du luxe mais aussi on peut voir l'évolution des prix du moyen de gamme.
Tudor et Longines qui en étaient des exemples tendent à sortir du moyen de gamme avec des prix qui ont doublé pour certains modèles : comme pour une Black Bay (de 2200 à l'époque à plus de 4000 euros aujourd'hui) ou une Legend Diver qui parce qu'elle arrive en 39mm voit son étiquette passer dans les 3400-3650 euros selon les versions et avec un bracelet nato vendu à 195 euros (!) mais c'est à mon sens de la folie.
Oui, certaines marques ont su faire évoluer leurs produits progressivement en adoptant de nouveaux calibres ou en apportant de nouveaux bracelets mais je ne suis pas sûr que faire littéralement doubler les prix va apporter plus de clients...
Tu as parfaitement raison de rappeler que les stocks débordent et pas que chez les marques ou les distributeurs mais aussi chez les particuliers qui ont voulu notamment jouer sur l'effet spéculatif. Le nombre de Rolex qui dorment dans les coffres sans avoir vu la lumière du jour depuis leur achat sur liste d'attente pourrait faire frémir si on avait une estimation...
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raynew Pilier du forum
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Sujet: Re: Billet : Parenthèse olympique, lendemains qui (dé)chantent Mer 28 Aoû - 16:16
DON a écrit:
Article à prendre avec des pincettes :
L'article suggérerait que Victorinox souffrirait d'une réglementation plus sévère pour garder le label "Swiss Made", label qui est à mon sens pas extrèmement contraignant et le passage de 50% à 60% n'a pas été une révolution.
Pour qu'une montre soit "Swiss Made" (j'aurais dit Chwiss Made mais je ne vais pas revenir sur ce vieux secret de polichinelle) il faut que :
- le mouvement soit suisse et qu'il soit assemblé/emboité en Suisse (avec 50 % de la valeur de tous les composants fabriqués en Suisse, hors frais de montage) - le fabricant effectue les tests finaux en Suisse - 60% des coûts de production soient générés en Suisse
Autant dire que Victorinox n'est pas un mauvais canard par rapport à d'autres marques vu qu'ils utilisent un mouvement suisse (Sellita pour les mouvements mécaniques) et que leur boitier ils le fabriquent eux-mêmes en Suisse ce qui est suffisamment rare dans cette gamme de prix pour le noter. Dans l'immense majorité des cas, si le mouvement vient de Suisse, pour les montres Swiss Made d'entrée et du moyen de gamme, le boitier ne vient pas de Suisse mais de Chine, pour une question de coûts évidemment.
L'explosion du nombre de fournisseurs chinois n'a pas été un phénomène spontané, il y a eu une délocalisation voulue d'une bonne partie de la production des composants des montres suisses (et des autres pays) vers la Chine qui proposait des tarifs compétitifs et d'un environnement économique qui était très prometteur à l'époque. J'en parlais avec ZEN à l'époque et lui-même me disait que ce phénomène était la résultante d'une logique très court termiste pour économiser quelques fois jusqu'à quelques centimes par composant (coût unitaire). Cette logique n'a pas été le fait uniquement de l'industrie horlogère, elle s'est observée sur beaucoup de secteurs industriels. Pour autant, la Chine n'était pas vraiment une terre d'horlogerie, elle l'est devenue après 2-3 décennies de délocalisations et d'exportations des connaissances/savoir-faire par les groupes/marques elles-mêmes.
Le transfert des compétences a été réalisé depuis une belle lurette, beaucoup de fournisseurs chinois sont performants avec une organisation rodée. Aussi ces résultats ne sont pas étonnants
L'horlogerie fonctionne généralement de manière duale : une "élite" (façon de parler) de marques qui surfe dans leur propre réalité et les autres marques. Dans ces autres marques, la compétition est beaucoup plus rude, les erreurs ont des conséquences beaucoup plus rapide, pour un succès comme la Citizen Tsuyosa ou la PRX de Tissot, combien de sorties font des fours ou de collections qui vivotent bon an mal an dans un océan d'offre ? On pourrait subdiviser ces autres marques entre marques issues des grands groupes et les marques indépendantes et encore, parmi les marques indépendantes, il y a les marques établies depuis des décennies et les jeunes marques. Parmis les jeunes marques, il y a de la diversité en bien et en mal aussi.
Toutefois, il est indéniable que les prix ont beaucoup évolué et à une vitesse qui a affecté la demande et de plus en plus ces dernières années.
Je voulais apporter un témoignage avec des chiffres et surtout des sources. beaucoup d'intervenants parlent dans le vent sur ce forum depuis quelques années. Quand la Suisse ne fabrique que 2% de la production mondiale et qu'elle prend 50% des parts de marché, d'après les articles cités, je ne trouve ça pas trop mal. Avant jamais nous ne parlions du marché de l'horlogerie quand ce forum a été créé. Maintenant c'est devenu un marronnier. Ca en dit long sur l'évolution de notre perception de ce domaine... La production actuelle est estimée à plus d'1 milliard de montres par an. Pour une population de 8 milliards d'humain, il ne faut pas chercher plus loin pour comprendre le problème... Et je ne parle pas de l'existant, du marché de la montre ancienne.
DON Modérateur
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Sujet: Re: Billet : Parenthèse olympique, lendemains qui (dé)chantent Mer 28 Aoû - 16:29
raynew a écrit:
Je voulais apporter un témoignage avec des chiffres et surtout des sources. beaucoup d'intervenants parlent dans le vent sur ce forum depuis quelques années. Quand la Suisse ne fabrique que 2% de la production mondiale et qu'elle prend 50% des parts de marché, d'après les articles cités, je ne trouve ça pas trop mal. Avant jamais nous ne parlions du marché de l'horlogerie quand ce forum a été créé. Maintenant c'est devenu un marronnier. Ca en dit long sur l'évolution de notre perception de ce domaine... La production actuelle est estimée à plus d'1 milliard de montres par an. Pour une population de 8 milliards d'humain, il ne faut pas chercher plus loin pour comprendre le problème... Et je ne parle pas de l'existant, du marché de la montre ancienne.
Et je pense que tu as bien raison d'apporter des chiffres et des éléments qui enrichissent nos échanges et qui permettent d'approfondir/réagir dans le débat
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power944 Animateur Chevronné
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Sujet: Re: Billet : Parenthèse olympique, lendemains qui (dé)chantent Mer 28 Aoû - 16:33
DON a écrit:
Je pense que tu fais bien de le rappeler avec un exemple concret via ce graphique. La Speed d'Omega, que j'aime cela dit en passant, est une vache à lait pour la marque. Normal, le modèle n'a pas varié depuis des décennies, autant dire que tout a été longtemps amorti pour la produire et son prix en parallèle a explosé.
La spéculation c'est terminé (!!)...celle-ci a fait -25%, neuve sortie boutique.
Juste un exemple du marché actuel. Un immense tort d'augmenter encore le tarif, mais ils en seront capable ( !).
On peut "s'amuser" à parcourir les annonces, plus rien ne bouge (y compris les Rolex Pro). Certes quelques modèles "hype", mais le tarif a fortement baissé.
Beaucoup plus sain nous dirons. Bientôt, nous pourrons être traité comme client en boutique car on achète plus cher qu'en seconde main ! Wait & see !!
Milannimes Membre éminent.
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Sujet: Re: Billet : Parenthèse olympique, lendemains qui (dé)chantent Mer 28 Aoû - 18:30
DON a écrit:
Et je pense que tu as bien raison d'apporter des chiffres et des éléments qui enrichissent nos échanges et qui permettent d'approfondir/réagir dans le débat
effe Membre Hyper actif
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Sujet: Re: Billet : Parenthèse olympique, lendemains qui (dé)chantent Mer 28 Aoû - 20:07
Marché de niche, de luxe, objet inutile par exellence à l'heure actuelle c'est à mon sens un marqueur social, ni plus ni moins. On peut se raconter toutes les histoires qu'on veut. Les marques le savent, elles tirent sur cette corde, qui semble s'user au fur et a mesure que les nouvelles générations se marquent socialement d'une façon différente. Ca me rappelle Lacoste "Habilles toi comme tes parents". Le marketing se recycle avant de se renouveler, je ne doute pas qu'il finisse par trouver un message capable de (re)créer le fameux FOMO...
CAldo Pilier du forum
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Sujet: Re: Billet : Parenthèse olympique, lendemains qui (dé)chantent Jeu 29 Aoû - 0:36
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Sujet: Re: Billet : Parenthèse olympique, lendemains qui (dé)chantent Jeu 29 Aoû - 8:58
Merci pour ce très intéressant billet Don
Ici il nous est très bien montré que l'horlogerie Suisse dégringole vers une crise. Une question me vient donc à l'esprit: en est-il de même pour les autres pays phares ? (Japon, Allemagne, UK, ...)
Par avance merci
Guillaume-14 Animateur
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Sujet: Re: Billet : Parenthèse olympique, lendemains qui (dé)chantent Jeu 29 Aoû - 9:43
Merci beaucoup pour ce billet !
J'ai le sentiment qu'il pourrait s'appliquer à la plupart des segments du luxe... voitures classiques, vins, et j'en passe.
Pour rester sur l'horlogerie, en dehors du déclassement possible d'une partie de la classe moyenne, il y a aussi le sentiment assez général d'être pris pour un jambon.
J'ai été tenté par une Speed hésalite il y a une dizaine d'années, à 3K€ en AD. Je n'avais pas le budget. Aujourd'hui, je pourrais éventuellement mettre 7K€ dans une montre, mais 7/8K dans une Speed ? No way. Pas plus que je n'encouragerais la spéculation du domaine viticole en m'offrant un carré d'as au prix fort, ou du secteur automobile en payant un coupé Bertone 80K.
A l'autre extrémité du spectre, une partie de la clientèle visant avant tout à une consommation statutaire s'est tournée vers les fake. J'ai été stupéfait cet été dans certaines zones touristiques du nombre de fausses roro ultra clinquantes exhibées fièrement sur les terrasses du bord de mer...
Emmanuel2b Pilier du forum
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Sujet: Re: Billet : Parenthèse olympique, lendemains qui (dé)chantent Jeu 29 Aoû - 21:26
Vu ce jour sur le forum lld39 Longines : hausse de 2,7% des tarifs
DON Modérateur
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Sujet: Re: Billet : Parenthèse olympique, lendemains qui (dé)chantent Jeu 29 Aoû - 22:49
Ici il nous est très bien montré que l'horlogerie Suisse dégringole vers une crise. Une question me vient donc à l'esprit: en est-il de même pour les autres pays phares ? (Japon, Allemagne, UK, ...)
Par avance merci
Pour répondre à ta question, la situation dans la plupart des zones est difficile : en Chine, à HK et en Europe en particulier avec quelques différences entre les pays européens. La France par exemple ce n'est pas bon du tout et le marché allemand n'est pas au beau fixe. Même le marché américain devient difficile. Tout semble indiquer que la situation est défavorable au niveau mondial mais pas uniformément.
Emmanuel2b a écrit:
Vu ce jour sur le forum lld39 Longines : hausse de 2,7% des tarifs
Longines augmente beaucoup plus ses tarifs, plusieurs ADs m'en ont parlé. La Legend Diver pour prendre cet exemple lancé en 39mm est affiché à 3750 euros (avec bracelet acier), c'est une sacrée augmentation par rapport à l'ancienne version (toujours commercialisée) de 42mm affichée à 2750 euros (les deux avec le même calibre affichant 72h de RdM). En 2021, la version 42mm était de 2240 euros soit une augmentation de 22,7% en 3 ans ! Cela pourrait être pire évidemment mais la version 39mm est surboostée à 3750 euros.
Mine de rien, Longines qui était une marque emblématique du milieu de gamme tente de rattraper les tarifs de Tudor qui eux aussi ont beaucoup évolué en parallèle pour sa Black Bay. Mon point c'est que les modèles phares des marques font de grandes enjambées tarifaires et je ne suis pas sûr qu'un public séduit par un prix plus proche des 2000 euros le soit autant quand ce prix se rapproche des 3000 euros pour le cas de Longines. Dans le cas de Tudor, nous dépassons les 4000 euros ce qui fait que la marque change de gamme.
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Sujet: Re: Billet : Parenthèse olympique, lendemains qui (dé)chantent Jeu 29 Aoû - 23:09
Guillaume-14 a écrit:
Merci beaucoup pour ce billet !
J'ai le sentiment qu'il pourrait s'appliquer à la plupart des segments du luxe... voitures classiques, vins, et j'en passe.
Pour rester sur l'horlogerie, en dehors du déclassement possible d'une partie de la classe moyenne, il y a aussi le sentiment assez général d'être pris pour un jambon.
J'ai été tenté par une Speed hésalite il y a une dizaine d'années, à 3K€ en AD. Je n'avais pas le budget. Aujourd'hui, je pourrais éventuellement mettre 7K€ dans une montre, mais 7/8K dans une Speed ? No way. Pas plus que je n'encouragerais la spéculation du domaine viticole en m'offrant un carré d'as au prix fort, ou du secteur automobile en payant un coupé Bertone 80K.
A l'autre extrémité du spectre, une partie de la clientèle visant avant tout à une consommation statutaire s'est tournée vers les fake. J'ai été stupéfait cet été dans certaines zones touristiques du nombre de fausses roro ultra clinquantes exhibées fièrement sur les terrasses du bord de mer...
Merci pour ton commentaire Guillaume
La Speed est un superbe chronographe, c'est indéniable mais à 7300-7600 pour la dernière version actuelle de la Moonwatch Professional avec le verre hésalite, cela arrache à mon sens. Le prix d'un verre hésalite est très peu élevé, la lunette est en aluminium, le boitier en acier, le calibre a un peu évolué avec des mises à jours par rapport au Lemania d'origine mais le bon du prix reste fulgurant. J'aime beaucoup la marque Omega et chacun fera comme il le voudra mais pour ma part je ne serai pas spécialement preneur de mettre cette somme pour une montre qui a été aussi longtemps amortie par un groupe qui est le fer de lance de l'industrialisation du secteur et ce n'est pas une critique sur ce dernier point, le modèle industriel rôdé du Swatch Group a aussi ses avantages.
Les fausses Rolex (ou autre), je n'en ai jamais porté et je ne vois pas l'intérêt. Il y a eu des cas de vols avec violence sur des personnes portant des fausses Rolex / AP / PP aussi je ne m'y hasarderai pas. Pour autant, repérer les fausses des vraies Rolex, c'est devenu de plus en plus compliqué pour les meilleures copies. C'est même devenu quasiment impossible de les distinguer sans démonter la montre et même pour le mouvement les copies commencent à s'en rapprocher...
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Billet : Parenthèse olympique, lendemains qui (dé)chantent